Quelle est la stratégie cloud des grandes et moyennes entreprises françaises ?
A l'heure où toutes les entreprises, ou presque, sont engagées dans des migrations vers le cloud, la problématique se pose de la stratégie à définir pour bien négocier ce virage. Plusieurs questions doivent être mises sur la table. Les applications sont-elles toutes éligibles à ce modèle ? Pour certains, c'est le cas (lire le retour d'expérience : Veolia Global Entreprises bascule 30 000 salariés dans le cloud). Est-il préférable d'opter pour plusieurs cloud public... voire un cloud hybride en panachant cloud public et privé ? Force est de constater que cette dernière piste semble s'imposer. C'est ce que tend à démontrer le baromètre 2019 de RightScale, publié en février dernier. Parmi les 786 sociétés interrogées dans le cadre de cette étude mondiale, 58% s'orientent désormais dans cette voie, contre 51% en 2018.
Qu'en est-il en France ? Le dernier sondage JDN /Club Decision DSI vient répondre à cette interrogation. Il a été réalisé auprès de 465 décideurs IT de moyennes et grandes organisations basées dans l'Hexagone. 32% d'entre-eux indiquent avoir choisi une stratégie cloud-first qui, rappelons-le, consiste à retenir en priorité le modèle cloud pour tout nouveau projet d'application.
Les organisations consultées dans le cadre du sondage sont près de 38% à avoir opté pour un cloud d'infrastructure unique, et 34% pour au moins deux. Reste 28% qui n'ont pas retenu cette solution. Sachant que ces dernières auront néanmoins pu se tourner vers un cloud de plateforme (PaaS) ou des logiciels cloud sous forme de services managés (SaaS).
Parmi les applications les plus souvent mises en œuvre en mode cloud, les répondants évoquent sans surprise le plus souvent la messagerie, les sites web et les suites de productivité. Quant au recours aux ERP ou CRM dans le nuage, il demeure encore minoritaire.
Autre enseignement tiré de cette enquête, le déploiement d'applications containérisées commence à se démocratiser. 30% des décideurs informatiques consultés affirment que leur organisation met en œuvre ce type d'infrastructure, et 19% indiquent que c'est prévu. Qu'en est-il côté serverless ? Les sondés sont 40% à recourir ou prévoir de recourir aux environnements de production IT dits "sans serveur".
Côté orchestrateur de containers, près de 19% des organisations interrogées ont fait le choix de Kubernetes. Ce n'est pas une surprise La technologie open source de Google s'est en effet imposé comme un standard du domaine. Les quatre leaders du cloud public (Alibaba, Amazon, Google et Microsoft) commercialisent tous des services Kubernetes managés. Cette brique est aussi implémentée par les principales plateformes et infrastructures de cloud privé, au premier rang desquelles vSphere de VMware et OpenShift de Red Hat.
Méthodologie : Ce sondage a été réalisé auprès de 465 membres du Club Decision DSI entre le 25 septembre et le 1er novembre 2019. Il a été effectué sur la base d'un questionnaire diffusé lors des rencontres du club, et via son réseau social (Help DSI). Le profil des membres du Club Décision DSI ? Il s'agit de directeurs des systèmes d'information d'organisations basées en France, publiques ou privées, de 300 à 50 000 salariés, et couvrant plus de 20 secteurs d'activité.