Fabriq lève 4 millions d'euros pour digitaliser l'industrie

Fabriq lève 4 millions d'euros pour digitaliser l'industrie La plateforme collaborative parisienne intègre l'excellence industrielle et le lean management à tous les étages. Sa finalité ? Accélérer la résolution de problèmes sur les lignes de fabrication.

Editeur d'une application de collaboration à destination des industriels, le français Fabriq boucle sa première levée de fonds. A hauteur de 4 millions d'euros, elle est menée par Contribution (Thibault Lougnon, Jean-Baptiste Dumont). Un fonds auquel se sont associés pour l'occasion des business angels : Amirhossein Malekzadeh (Datadog), Augustin Paluel Marmont (Michel & Augustin), Henri de Castries (Axa), Julien et Claire Chaudeurge (BabyzenAlexis Bonillo (Zenly) et Thibaud Elzière (eFounders). La société compte à ce jour une trentaine de collaborateurs.

Fondé en 2019 à Paris, Fabriq articule son offre autour d'une application de travail collaboratif à 360° ciblant les opérateurs de ligne de montage. Le défi ? Numériser l'ensemble des échanges d'informations de ces acteurs de première ligne. En amont, la solution comprend un environnement de ticketing pour gérer les process d'escalade en vue de la gestion de problèmes. Elle intègre les méthodologies de résolution propre à l'industrie, comme 5Pourquoi, 8D, 4D ou ichikawa.

Une tour de contrôle numérique

En aval, une tour de contrôle numérique combine la gestion des plans d'action à des indicateurs de performance et de productivité. Se présentant sous la forme d'une console de management visuel, elle permet également de piloter les réunions quotidiennes des équipes. Par le biais de connecteurs, elle est dessinée pour fédérer les données en provenance des multiples applications de l'usine (business intelligence, ERP, GMAO, MES). A destination des superviseurs de ligne, Fabriq met aussi à disposition un outil de gestion des tours de terrain pour référencer les problèmes rencontrés : écart, non-conformité...

"Les partenaires nous apportent la crédibilité nécessaire pour nous lancer à l'étranger"

"Nous digitalisons ce que les industriels appellent l'excellence opérationnelle ou lean management. Avec Fabriq, les cadres et opérateurs travaillent main dans la main pour résoudre efficacement les problèmes qui impactent la productivité : sécurité, qualité, coûts, délais...", explique François Déchelette, co-fondateurs de Fabriq. "L'idée est de gérer plus rapidement ces problèmes et capitaliser sur l'information pour éviter qu'ils ne se reproduisent. Partant de là, notre offre permet d'économiser en moyenne 5 000 heures / an et par site."

Fort de son tour de table, Fabriq entend se lancer à l'international. Ses zones prioritaires ? L'Allemagne, l'Italie et la Suisse. Des pays dans lesquels la société a déjà des clients. Historiquement, Fabriq distribue son offre via des cabinets de conseil parmi lesquels Bearingpoint, Oliver Wyman ou Opeo, ou encore par le biais de grands équipementiers industriels dont Schneider Electric. "Les partenaires nous apportent la crédibilité nécessaire pour pénétrer ces nouveaux marché", souligne François Déchelette. Dans un premier temps, l'entreprise constituera des équipes par pays. "L'ouverture de bureau locaux sera pour 2023", anticipe François Déchelette.

Faire parler la donnée

En parallèle, la levée de fonds doit permettre d'intensifier le développement produit. Sur ce plan, Fabriq compte implémenter une brique de management des procédures standards. Autre enjeu de R&D : la gestion de la data. "Certains clients ont déployé notre offre sur plus de 30 implantations, par exemple LISI Group ou Vallourec. Ce qui génère beaucoup d'informations dans notre outil. Le défi est par conséquent de faire parler cette donnée", confie François Déchelette. "On travaille par exemple sur une fonctionnalité baptisée Similar ticket en vue d'identifier dans la base de connaissances les cas similaires à un problème pour venir guider un superviseur de ligne dans sa résolution."

Pour mettre en place son plan stratégique, Fabriq envisage de doubler ses effectifs d'ici la fin de l'année. "Sachant que nous nous investissons beaucoup dans l'accompagnement des clients, en termes de proof of concept ou encore de formations", précise le co-fondateur. Parmi les principales références de Fabriq figurent Somfy, Andros, Etam, Rossignol, Seb, GT Logistics ou encore Poclain. "Dans l'Hexagone, notre principale ambition est d'accompagner la réindustrialisation de la France", conclut François Déchelette.