Quand propriété intellectuelle rime avec cybersécurité

Le logiciel est un actif précieux qui peut représenter jusqu'à 80% de la valeur de l'entreprise. Ignorer les risques liés à l'usage sous-jacent de logiciels open source serait une erreur !

Le logiciel occupe aujourd’hui une place importante dans l’économie numérique. C’est un actif précieux qui peut représenter jusqu’à 80% de la valeur de l’entreprise. Savoir le protéger pour préserver la propriété intellectuelle sur cette création est devenu crucial.

Le code source est au cœur de la création d’un logiciel. Dans la plupart des entreprises, les développeurs ont recours à des codes en open source pour compléter le code qu’ils ont eux-mêmes développé. L’utilisation de ces briques est soumise au respect des conditions d’utilisation de leur licence, qui accordent des droits plus ou moins larges aux utilisateurs, comme celui de modifier ou de diffuser le code source.

Le marché de l’open source se valorise actuellement à plus de 6 milliards d'euros. Ce chiffre témoigne de l'ampleur de l'écosystème open source, qui stimule l'innovation, encourage la collaboration et favorise la création de valeur économique. On estime que plus de 90 % des logiciels développés intègrent des modules open source.

Mais, les logiciels développés avec de l’open source comportent des risques majeurs de propriété intellectuelle et de cybersécurité qui peuvent impacter leur valeur et mettre en péril l’activité de l’entreprise qui les utilise.

Les risques liés à l’utilisation de l’open source

Les logiciels sont aujourd’hui confrontés à des risques techniques, juridiques et financiers qui peuvent compromettre leur protection.

Sur le plan technique, les entreprises rencontrent des violations de sécurité comme le piratage ou le vol de données. Ces pratiques peuvent entraîner des pertes financières importantes pour les entreprises.

Sur le plan juridique, la contrefaçon de logiciels constitue un risque accru pour les entreprises. La reproduction, la distribution ou l'utilisation non autorisées des codes sources sont des pratiques assez répandues.

Beaucoup pensent que logiciel libre ou open source est synonyme de libre de droits. Or un logiciel diffusé en open source reste protégé par le droit d’auteur ; leur utilisation est libre mais soumise à conditions. L’intégration de certains composants open source dans un logiciel propriétaire peut conduire à l’impossibilité d’exploiter le programme final en raison d’une incompatibilité des licences entre elles, des restrictions relatives à la commercialisation ou de l’obligation de diffuser le code source, etc. Une utilisation de briques en open source qui ne respecterait pas les termes de leurs licences représente une contrefaçon. Leurs auteurs peuvent donc agir en justice pour protéger leur code source et demander des dommages et intérêts. Ces procès peuvent être très coûteux pour l’entreprise. Il est alors important de bien répertorier les briques en open source utilisée et de s’assurer du respect des conditions d’utilisation de ces licences.

Dans le paysage numérique actuel, une gestion inadéquate des actifs logiciels peut diminuer la valeur du logiciel et impacter l’activité de l’entreprise. Ces problèmes ne concernent pas uniquement les entreprises qui développent leurs propres logiciels mais aussi celles qui vont commander auprès d’un prestataire un logiciel spécifique ou qui vont acquérir une société qui dispose de ses propres outils logiciels.

Limiter les risques de PI liés aux open-source, comment faire ?

Le respect des licences et la mise en place d’audits réguliers pour identifier et répertorier les briques en open source utilisées permettent de réduire les risques de non-conformité. Pour maîtriser les limites des licences, il faut identifier les risques de PI (Propriété Intellectuelle) liés aux codes sources libres exploités. Un audit de la propriété intellectuelle incluant un scan de code source permet d’effectuer un inventaire exhaustif des licences open source intégrées dans le code et de les catégoriser selon leur niveau de risque.

La sécurité du logiciel est également un élément crucial de la protection des logiciels. La mise en place de mesures de protection techniques comme le chiffrement et l'obfuscation du code vise à prévenir l'accès non autorisé au code source. En renforçant la sécurité du logiciel, les créateurs peuvent limiter les risques de violation de la propriété intellectuelle.

Pour conclure, la protection de la propriété intellectuelle passe par une identification des briques en open-source utilisées, et par un dépôt du code source propriétaire, chez un tiers de confiance pour lui donner une date de création certaine et défendre son droit d’auteur en cas de contrefaçon. Par ailleurs, la mise en place de mesures de sécurité techniques contribuent elles-aussi à renforcer la protection du code source.