Richard Frajnd (MicroStrategy) "Nous ne ressentons pas une baisse de la demande en BI"

L'un des derniers indépendants du secteur de la Business Intelligence mise sur son moteur R-OLAP pour faire la différence.

En quoi la Business Intelligence peut-elle aider les entreprises dans ce contexte de crise ?

C'est évident que l'on ne peut que regretter la crise actuelle. Pour autant, elle représente une opportunité pour mettre en valeur les avantages que peuvent procurer les outils de Business Intelligence. Car c'est plus que jamais dans les périodes de crise que les entreprises doivent se montrer les plus pertinentes dans le choix de leurs technologies.

La BI représente un atout pour les entreprises qui doivent transformer les informations terrain en actions concrètes, chercher à réduire leurs coûts opérationnels, identifier les poches d'économies, ou optimiser leurs marges et leurs démarches d'investissements.

D'un point de vue plus conjoncturel, nous n'avons pas perçu de ralentissement. Ni de la demande, ni de l'activité, car nous avons connu un 4ème trimestre bon, particulièrement en France, et clôturé notre exercice fiscal 2008 sur une hausse de notre chiffre d'affaires qui est passé de 335 à 360 millions de dollars. C'est malheureux à dire, mais lorsqu'une entreprise projette de fermer une usine, de mener un plan de licenciement, ou de prendre toute une série de mesures de rétorsion, les outils de BI apparaissent comme des outils essentiels pour évaluer leurs effets et mener à bien ces mesures.

"Notre trésorerie est saine, avec plus de 170 millions de dollars en banque"

SAP vient de lancer son offre BI OnDemand en Europe, comment réagissez-vous à cette annonce ?

Je suis plutôt content de toutes les initiatives qui peuvent être prises dans le domaine de la BI. Celle menée par notre confrère aide à la démocratisation des outils décisionnels grâce à toute sa puissance marketing et commerciale. C'est une bonne chose. Et puis c'est aussi un signe d'espoir pour nous qui montre que ce type d'offres est à même d'intéresser un public qui n'était pas encore un cœur de cible prioritaire, à savoir les PME. Cela étant, SAP/BO ne fait rien d'autre que reprendre les arguments de MicroStrategy pour procurer davantage de profondeur et de complexité à leur offre qui était jusqu'à présent par silo ou départementale.

Notre crédo de tous les jours, c'est bien de proposer une offre globale d'Enterprise BI et donc nous nous rejoignons là-dessus. Cependant, nous cherchons également à proposer des offres départementales. C'est ce que nous faisons en partie avec notre gamme de solutions disponibles en mode ASP par le biais de partenaires spécialisés comme Atos Origin. Mais nous n'avons pas encore à l'ordre du jour le lancement d'une pure offre SaaS même si c'est un modèle que nous évaluons. Aujorud'hui, nous réalisons moins de 10% de nos revenus de l'ASP mais nous comptons augmenter cette part à plus ou moins long terme.

Est-ce encore un atout de ne pas être adossé à un grand du secteur ?

Oui. Nous souhaitons toujours rester indépendant. D'ailleurs, nous ne pouvons pas être racheté dans la mesure où notre président détient à lui seul plus de 60% des droits de vote. Tout au plus pourrions-nous choisir de nous vendre mais ce n'est pas du tout à l'ordre du jour. Notre trésorerie est saine, avec plus de 170 millions de dollars en banque, et nous n'avons contracté aucune dette. Nous veillons par ailleurs à consacrer 20% de nos ressources financières dans nos activités R&D.

Notre plus grand différenciateur par rapport à d'autres acteurs historiques ou des nouveaux entrants comme QlickTech c'est de s'appuyer sur un moteur R-OLAP. Ce dernier, par le biais des technologies In-memory R-OLAP, permet de gérer une très forte montée en charge et ne se contente pas de distribuer des tableaux de reporting. Nous exploitons aussi la puissance des architectures 64 bits avec la possibilité de mettre beaucoup d'informations en cach. L'autre atout, c'est le multi source R-OLAP pour être en mesure d'attaquer une grande variété de bases de données de type Terradata ou encore Sybase. Mais nous proposons également avec MicroStrategy 9 des fonctionnalités plus poussées en termes d'analyse granulaire, de monitoring ou encore d'analyse prédictive.

Richard Frajnd est directeur général France de MicroStrategy.