Victime de la crise, Sun supprime 5 000 à 6000 postes

Dans la tourmente de la crise, Sun va supprimer 15% à 18% de ses effectifs, dont la majorité aux Etats-Unis. Ce plan s'accompagne de la réorganisation de la branche logiciels et d'ambitions à la hausse dans le libre.

La situation de Sun est toujours aussi agitée. En mai déjà l'américain avait annoncé le licenciement de 1 500 à 2 000 salariés. La crise des subprimes et la récession économique sont depuis passées par là, contraignant Sun, déjà mal en point, à revoir à la hausse les suppressions de postes.

Priorité en effet aux réductions de coûts, même si ce plan de restructuration coutera 500 à 600 millions de dollars, répartis sur les 12 prochains mois. Une large part de cette coupe dans les dépenses passera dans un premier temps par la suppression de 15 % à 18 % des effectifs mondiaux de Sun Microsystems, soit 5 000 à 6 000 postes.

Sans pour le moment détailler par pays l'impact de cette restructuration, la porte-parole du groupe, Kristi Rawlinson, a fait savoir que la majorité des suppressions de postes concernera les Etats-Unis, et ce dès début 2009. C'est l'activité traditionnelle de Sun dans le haut de gamme qui devrait le plus pâtir des licenciements en raison de la baisse de la demande pour ces solutions.

Pour résister à la crise, et peut-être à terme venir à bout de difficultés structurelles persistantes depuis 2000, Sun va accompagner sa nouvelle restructuration d'un deuxième coup de barre en faveur de l'Open Source. Cette évolution avait déjà été amorcée lors du remplacement à la tête de l'entreprise de Scott McNealy par Jonathan Schwartz.

MySQL, Solaris et StarOffice séparés dans des entités distinctes

Ce plan de relance se fera aussi avec de nouvelles têtes puisque le vice-président exécutif en charge de la division des logiciels, Rich Green, est remercié. Cette même branche va en outre se réorganiser en profondeur au travers d'une scission en trois entités distinctes : Application Platform Software, Systems Platforms et Cloud Computing & Developer Platforms. L'ambition : doper la croissance des solutions Open Source.

La première entité, Application Platform, placée sous la responsabilité du directeur marketing Anil Gadre, aura en charge à la fois Java, le serveur d'applications GlassFish, les solutions de formation Sun Learning Services, et enfin la base de données libre MySQL. Pour rappel, Sun a déboursé en janvier 2008 un milliard de dollars pour mettre la main sur cette brique majeure des architectures LAMP.

John Fowler prendra lui la tête de la nouvelle division Systems Platform regroupant le système d'exploitation de Sun, Solaris, l'offre dans le domaine de la virtualisation et de l'administration de système. En 2007, Sun avait lancé son propre hyperviseur, xVM Server, basé sur le projet Open Source Xen.

L'éditeur américain dispose également d'une console de management unifiée des environnements virtualisés, xVM Ops Center. Openxvm est la communauté devant fédérer les développements autour des applications de virtualisation de Sun.

Enfin, mode lexicologique oblige, la dernière entité se positionne sur le créneau du cloud computing. Mariée avec les plateformes de développement, elle comprendra les applications et services Web, les solutions de stockage, l'outil pour développeurs NetBeans et la suite bureautique StarOffice. Sa direction est confiée à Dave Douglas.

Pour Sun, 2009 commence sous de bien mauvais auspices avec un premier trimestre fiscal 2009 caractérisé par un recul de 7% du chiffre d'affaires et une perte nette de 1,68 milliard de dollars. Pour l'année fiscale 2008, Sun était resté dans le vert avec 403 millions de dollars de bénéfice, contre toutefois 473 millions en 2007.