Les appliances décisionnelles dopent le marché BI

Après l'incursion d'Oracle/HP sur le marché de l'appliance décisionnelle, l'arrivée à maturité des offres IBM et Microsoft le dynamite. Certains spécialistes comme Teradata et Netezza tirent aussi leur épingle du jeu.

En période de crise, rares sont les acteurs IT à afficher des revenus en très forte croissance. C'est pourtant le cas de Teradata qui a annoncé un bénéfice net annuel en hausse de 49% à 67 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 429 millions de dollars (+17%).

Il faut dire que cet éditeur est l'un des principaux acteurs d'un juteux marché à haute source de profitabilité : celui des serveurs en gestion d'entrepôts de données (DW DBMS) et des appliances décisionnelles.

Avec une croissance en valeur proche des 10% en 2010 selon les dernières estimations du cabinet Gartner - pour un montant global avoisinant les 15 milliards de dollars - ce marché est en effet au cœur d'une âpre bataille.

Et plus d'un an et demi après l'incursion d'Oracle sur ce marché grâce à son alliance avec HP et lancement des solutions Oracle Exadata Storage Servers et HP Oracle Database Machine, d'autres acteurs ont eu le temps d'aiguiser leurs offres.

C'est notamment le cas d'IBM qui s'est lancé dans la bataille en proposant une offre bicéphale basée sur une architecture serveurs de type x86 d'une part mais également grands systèmes (z-series) d'autre part.  

Dans la course à la puissance et à la vélocité, les acteurs historiques ne sont pas seuls à faire la course en tête

Et qui ont pour particularités de s'articuler autour de plusieurs composantes clés que sont PureScale Application System (dérivé massivement parallèle du SGBD DB2), la suite décisionnelle Cognos et l'entrepôt de données et de master data management Infosphere.

Du côté des acteurs historiques, Microsoft n'a pas non plus été sans réagir, et est passé à l'offensive en capitalisant sur le rachat de Datallegro, intervenu courant 2008. La firme de Redmond propose ainsi deux offres appliances décisionnelles : Fast Track, plutôt dédié aux environnements à volumétrie de donnée restreintes et Parallel Data Warehouse, tirant pleinement parti d'une architecture massivement parallèle.

Dans la course à la puissance et à la vélocité, les acteurs historiques sont cependant loin de faire la course en tête. Certains, à l'image de Netezza, ne manquent d'ailleurs pas de tirer leur épingle du jeu en faisant valoir de solides arguments.   

"Les entreprises se rendent compte de l'intérêt qu'il peut y avoir à aller plus loin dans l'analytique de leurs données en utilisant une solution mêlant serveurs lames, grandes capacités de stockage et carte accélératrice de compression/décompression de données, et de filtrage de lignes et colonnes inutiles sur plusieurs millions de requêtes", analyse Christian Razza, directeur des opérations de Netezza France.

Présent en France depuis deux ans, l'éditeur est d'ailleurs parvenu à dégager plus de 190 millions de dollars de revenus en 2009 et table sur une croissance de l'ordre de 20% pour l'année à venir, contre 2% pour celle qui vient de s'écouler. Non sans envisager de poursuivre la course à la densité dans laquelle il s'est lancé tambours battants.

"Entre la 3ème et la dernière génération de nos machines, nous avons multiplié le gain de performances par 400% avec une densité par rack qui est passée de 25 à 120 To alors que dans le même temps le prix au To a diminué de 80%", s'enthousiasme Christian Razza.