Google ouvre Chrome OS à tous les terminaux

Une fuite indique que le l'OS Web pourrait être équipé d'une fonction d'accès à distance aux applications Windows. Google révèle toute l'ambition de sa stratégie.

C'est un message posté sur un groupe de discussion officiel dédié au projet Chromium (le navigateur et l'OS de Google) qui a mis le feu aux poudres et débridé les imaginaires. La semaine dernière, un de ses membres cite l'e-mail d'un certain Gary Kacmarcik, ingénieur logiciels chez Google, donnant des détails sur un outil appelé Chromoting.

Un "nom non officiel" qui permettrait à Chrome OS "de ne plus seulement être une plate-forme performante utilisant des applications Web modernes, disponibles par Internet, mais aussi d'exécuter par le navigateur d'autres applications traditionnelles installées sur un PC". Dans ce message, Gary Kacmarcik, ancien salarié de Microsoft, compare cet outil au Microsoft Remote Desktop Connection (RDC).

Pas de révolution

L'ordinateur fonctionant avec l'OS de Google pourra ainsi, via le navigateur Chrome, utiliser à distance les applications d'un autre ordinateur tournant sous Windows, Linux, ou Mac. Mais, il faudra attendre jusqu'au quatrième trimestre 2010, quand les premier terminaux équipés du système d'exploitation de Google feront leur apparition, pour savoir comment fonctionnera précisément ce "Chromoting".

 

Compatible avec toutes les applications et utilisable par tous les terminaux, Chrome OS viendrait taquiner Windows.

Si technologiquement, contrôler à distance un terminal et utiliser ses applications par le biais d'un navigateur n'est pas une révolution, la stratégie de Google, elle, serait donc en fait plus ambitieuse qu'annoncée.

Son système d'exploitation s'ouvrirait aux applications non disponibles sur sa future boutique en ligne d'applications (Chrome Web Store), ou via sa plate-forme de cloud computing Google App Engine. Compatible avec toutes les applications et utilisable par tous les terminaux, Chrome OS  viendrait taquiner, par exemple, le géant du secteur, Windows.

Une stratégie agressive

Cette fuite, ni démentie, ni étayée par l'éditeur révèle en creux des intentions peut-être purement commerciales. En évitant que les utilisateurs soient frustrés de ne pouvoir se servir de toutes leurs applications habituelles, cette fonctionalité serait donc destinée à pousser à la migration rapide, massive et sans regret vers l'OS de Google. Cependant, sauf surprise, la capacité d'émulation de ce "Chomoting" pourrait rester limitée. Passant par le réseau, cette extension ne pourrait en effet pas utiliser les applications à distance de manière optimale.

Cette stratégie n'est en fait pas si surprenante, et encore moins de la part du gourmand Google. Dans ses communiqués officiels, le groupe a précisé que son OS s'adressait aux netbooks, dans un premier temps. Même si sa première cible reste les petits terminaux, Google n'a donc jamais officiellement fermé la porte à l'utilisation de son système sur d'autres appareils mobiles.

Par ailleurs, le système d'exploitation est Open Source. Le 19 novembre dernier, lorsque Google a publié le code source de Chrome OS, Sundar Pichai, le vice-président produits de Google, s'était réjoui "de la perspective de développer cette technologie avec l'aide de la communauté Open Source ". Elle en pourra donc en faire ce qu'elle voudra, y compris l'adapter à tous les types de terminaux.