Oracle vs SAP: la bataille juridique éclabousse HP

Le procès qui oppose les deux éditeurs dans l'affaire TomorrowNow va s'ouvrir le premier novembre. Déclarations coups de poing et entreprises de déstabilisation pleuvent.

Entre les deux éditeurs Oracle et SAP, cela fait longtemps que la guerre est déclarée. Sur le terrain du progiciel bien entendu, mais aussi depuis 2005 sur celui plus glissant du judiciaire.

Petit rappel des faits : en janvier 2005, le géant allemand met la main sur TomorrowNow, qui devient une de ses filiales, spécialisée dans la maintenance du logiciel PeopleSoft (racheté deux ans auparavant par Oracle).

En novembre 2006, le scandale éclate, Oracle accuse SAP (par le biais de sa filiale) d'avoir volé, via d'anciens mots de passe utilisateur, des milliers de documents relatifs aux mises à jour et autres correctifs de sécurité de logiciels Oracle (lire notre article ).

Suite à la plainte déposée par ce dernier en mars 2007, SAP admet sa responsabilité, ce qui l'amène à se séparer de TomorrowNow. Mais, Oracle va plus loin et émet une autre plainte, plus embêtante pour SAP. Il accuse en 2008 plusieurs de ses dirigeants d'avoir couvert ces incidents.

Larry Ellison a lancé une diatribe à l'encontre de l'ancien P-DG de SAP

Aujourd'hui, à quelques jours du procès qui doit s'ouvrir le 1er novembre devant le tribunal fédéral d'Oakland (Californie), la tension est montée d'un cran. Non seulement entre Oracle et SAP, mais également avec HP, embarqué bien malgré lui dans cette affaire.

Ouvertement accusé par Larry Ellison, P-DG d'Oracle, de "superviser un réseau d'espionnage industriel centré sur le vol répété et massif de logiciels Oracle", Leo Apotheker était P-DG de SAP au moment des faits. Coïncidence du hasard, sa prise de fonction à la tête de HP doit intervenir le jour même de l'ouverture du procès entre Oracle et SAP.

Pour l'heure, HP refuse d'indiquer si son président fraîchement nommé ira témoigner à la barre, en tant que témoin, dans cette affaire. Une présence sur laquelle compte pourtant beaucoup Larry Ellison qui promet même "d'apporter la preuve de son implication dans les vols commis par SAP" lors du procès.

Rien ne dit que Leo Apotheker se rendra à la barre pour témoigner

Pour autant, rien ne dit que Leo Apotheker sera bien présent au procès. Et ce, pour la bonne raison que pour être appelé en tant que témoin à la barre, dans ces circonstances, un témoin doit demeurer aux Etats-Unis. Une situation qui n'est pas avérée puisque l'ancien P-DG de SAP est pour l'heure physiquement encore installé sur le sol allemand.

HP pourrait donc être tenté de patienter jusqu'à la fin du procès. Ce qu'a d'ailleurs pu laisser entendre Ray Lane, nouvellement nommé au comité de direction du constructeur, au Wall Street Journal. Et patienter avant de nommer Leo Apotheker à sa tête.  

Une perspective qui ne devrait pas l'effrayer, d'autant que, par effet domino, HP a reçu le soutien de SAP. Un porte-parole de l'éditeur ayant immédiatement réfuté la véracité des propos de Larry Ellison. Tout en admettant "une part de responsabilité de son entreprise dans cette affaire", SAP ne peut pas tolérer qu'une "vendetta" vienne interférer avec le jugement de la cour. Le verdict du procès est, sauf rebondissement, attendu avant le 10 décembre.