La compétitivité technologique de la France en souffrance

Le dernier rapport du BSA fait état d'un recul de la compétitivité des entreprises françaises. Principaux points de faiblesse : R&D, soutien au secteur informatique et déclin du nombre de diplômés spécialisés.

Réalisée par the Economist Intelligence Unit pour le compte du Business Software Alliance (BSA), l'étude Investment for the Future Benchmarking IT Industry Competitiveness 2011 dresse un état des lieux de la compétitivité des entreprises du secteur des nouvelles technologies dans le monde.

Pour y parvenir, l'étude s'est intéressée à 5 leviers de compétitivité, à savoir la conjoncture économique, l'infrastructure informatique, les ressources humaines, l'environnement de recherche et développement (R&D), l'environnement juridique et les aides publiques au développement du secteur informatique.

Pointant à la 21e place au niveau mondial - et à la 11e place en Europe - la France a rétrogradé de 4 places par rapport à la précédente édition du baromètre pour un score global de 59,3 points là où les Etats-Unis, numéro 1, réalise un score de 80.5 points.

"L'Index 2011 révèle également des difficultés au niveau de la conjoncture économique française" (Jean-Sébastien Mariez - BSA)

"La France se trouve ralentie par de moins bons résultats dans les domaines de la R&D, du soutien au secteur informatique et, des ressources humaines avec notamment le déclin des recrutements de diplômés de l'enseignement supérieur et des filières scientifiques et techniques. L'Index 2011 révèle également des difficultés au niveau de la conjoncture économique française, en termes d'ouverture aux investissements étrangers, de réglementations gouvernementales de la simplicité de concession de licences, de régime fiscal et de réglementation du marché du travail", tranche Jean-Sébastien Mariez, avocat du Comité français de la BSA en France.

Parmi les autres pays qui devancent la France en termes de compétitivité dans les technologies de l'information, on trouve le Royaume-Uni (5e), la Suisse (12e), l'Allemagne (15e) ou encore Hong-Kong (19e).

D'autres pays européens sont tout de même moins bien positionnés comme l'Italie (23e), l'Espagne (24e) ou encore le Portugal (26e). La Grèce, sous le feu des projecteurs économiques ces derniers temps pointe à une honorable 36e place, devant la Chine (38e) et le Brésil (39e).

Les appels à candidature gouvernementaux comme planche de salut ?

A l'inverse de ses voisins allemands et britanniques, la France affiche cependant une forte progression concernant la compétitivité de son infrastructure informatique par rapport à 2009, gagnant 3 places pour occuper le 16ème rang. La France gagne aussi du terrain sur le marché du haut débit avec un tiers de sa population qui dispose à présent d'une telle connexion.

Simultanément, la France s'améliore légèrement dans la catégorie de l'environnement légal depuis 2009 (classement et score), notamment en raison de sa ratification en 2009 des Traités de l'OMPI sur le droit d'auteur (WCT) et sur les interprétations, exécutions et les phonogrammes (WPPT).

Le pays obtient également une évaluation globale positive dans les domaines de la signature électronique, de la confidentialité des données et de la législation sur la cybercriminalité. En la matière, la France rejoint la Norvège à la 11ème position du classement.

L'horizon pourrait bien même s'éclaircir un peu plus, conforté par des décisions fortes en provenance du législateur. "Les appels à candidature émis par le gouvernement en 2011 dans le cadre du développement de l'économie numérique à travers les investissements d'avenir, qu'il s'agisse de projets de cloud computing, d'e-éducation, d'e-santé, de logiciel embarqué ou de sécurité des réseaux, vont dans le bon sens. Ils devraient permettre à la France de progresser pour retrouver, à terme, une posture plus conforme à ses ambitions et à son statut de puissance économique de premier plan", analyse Jean-Sébastien Mariez.