Bull cède un outil de contrôle d'Internet utilisé par Kadhafi

Bull cède un outil de contrôle d'Internet utilisé par Kadhafi La société Amesys avait été pointée du doigt pour avoir déployé pour le général Kadhafi son système de contrôle de l'Internet. L'actuel P-DG de Bull en était le président à l'époque.

Le groupe Bull jette l'éponge, et annonce la vente de la technologie Eagle. L'information a été transmise par la société informatique à l'AFP. Bull indique ainsi avoir signé un accord exclusif en vue de céder la solution en question, commercialisée jusqu'ici par sa filiale Amesys. Une solution "destinée à construire des bases de données dans le cadre d'interception légale sur internet", précise le groupe. Objectif affiché par Amesys : "se concentrer sur son expertise en matière de systèmes critiques électroniques et en particulier sur les domaines concernant la protection des personnes et du territoire."

Cette information fait suite à une affaire mise à jour en 2011 portant sur la mise en œuvre du système Eagle au profit des autorités libyennes en 2007. Le dispositif aurait permis au régime de Kadhafi d'analyser le trafic Internet (IP) pendant plusieurs années, en vue de contrôler les e-mails des libyens et leurs échanges via messageries instantanées. Un dispositif de recherche par mots clés (noms de citoyen, adresses e-mails...) aurait aussi été mis en place.

Suite à l'explosion de cette affaire au grand jour, Bull avait indiqué par voie de communiqué que "le contrat en question avait été signé quelques mois après la libération des infirmières bulgares et l'année de la visite officielle du chef libyen en France, dans un contexte de rapprochement avec la Libye qui souhaitait alors lutter contre le terrorisme et les actes perpétrés par Al-Qaïda". Reste une autre ombre au tableau : l'actuel P-DG de Bull, Philippe Vannier, était président d'Amesys lors de son acquisition par le groupe en mai 2010.