Vers où va Hewlett-Packard Enterprise en France

Vers où va Hewlett-Packard Enterprise en France A l'heure où HP se scinde, zoom sur l'élan de la nouvelle entité Hewlett-Packard Enterprise en France. L'agilité est visée, et des postes devraient bien être supprimés dans l'Hexagone.

Ça y est : HP s'est scindé au niveau mondial, avec d'un côté HP Inc. (appelé "HP"), qui va commercialiser des PC et imprimantes, et de l'autre Hewlett-Packard Enterprise, qui va vendre… tout le reste. C'est-à-dire des serveurs, du stockage, des logiciels, des offres cloud et des services (consulting, support, maintenance, etc.). Le chiffre d'affaires est séparé en deux parts quasiment égales, mais pas l'effectif, car ceux qui rejoignent Hewlett-Packard Enterprise sont bien plus nombreux. En France, c'est le cas des trois quarts des salariés d'HP.

Gérald Karsenti, PDG d'Hewlett-Packard Enterprise France. © JDN

Un acteur plus agile

"Avec 110 milliards de dollars de chiffre d'affaires, HP pesait lourd, mais on peut être numéro 1 en taille sans être numéro 1 en termes d'influence", fait remarquer Gérald Karsenti, PDG d'Hewlett-Packard Enterprise France, lors du point presse organisé pour présenter la nouvelle entreprise qu'il dirige en France, et qui s'introduit en bourse ce 2 novembre. "L'idée derrière cette scission est d'être plus petit pour être plus véloce", poursuit-il, avant de vanter les bienfaits d'une "mentalité de challenger voir d'outsider".

Des arguments et une scission qui s'opposent au mouvement contraire de fusion qui va s'opérer chez Dell et EMC. Un HP plus petit sera-t-il moins bien armé face à un concurrent plus grand ? "Au lieu d'avoir deux concurrents, nous allons en avoir un seul. Et cette fusion va prendre du temps : or,  si le prospect veut gagner du temps, c'est plutôt nous qu'il faudra choisir, car notre offre est déjà intégrée", tacle Gérald Karsenti.

Des logiciels qui pèsent peu

Le dirigeant français a aussi pu communiquer quelques chiffres. Chez Hewlett-Packard Enterprise, au niveau mondial comme en France, les technologies (serveur, réseau, stockage…) pèsent aujourd'hui à peu près la moitié du chiffre d'affaires de la nouvelle entreprise. Les services génèrent quant à eux 37% du résultat. Le logiciel, en revanche, n'en représente qu'un peu plus de 7%, mais cette part est un peu plus élevée en France. Côté R&D, Meg Whitman, désormais PDG d'Hewlett-Packard Enterprise, a évoqué un accroissement de l'investissement, qui sera a fortiori aussi appliqué en France, Gérald Karsenti évoquant des augmentations continues, avec cette année 10% de budget alloué en plus.

Hewlett-Packard Enterprise se retire du marché du cloud public

Le nouvel élan, et l'agilité recherchée par Hewlett-Packard Enterprise s'accompagnent d'abandon d'activités. TippingPoint vient d'être vendu à un spécialiste de la sécurité. Cela a aussi été clairement dit et répété par le patron français, Hewlett-Packard Enterprise se retire du marché du cloud public, et se focalise sur le cloud hybride (cloud privé ou cloud managé). En France, Hewlett-Packard Enterprise va continuer à privilégier "l'ouverture", c'est-à-dire les partenaires, pour continuer à se positionner sur le marché du cloud. Son projet Cloud28, qui est un catalogue de services cloud de plusieurs fournisseurs, a été lancé il y a 2 ans "mais décolle maintenant", selon le dirigeant français.

Des suppressions de postes attendues en France

La scission, en France, va-t-elle s'accompagner de licenciements ? Les représentants du personnel s'y attendaient depuis l'été dernier, et comme prévu, le groupe a confirmé de nouvelles coupes au sein de l'effectif mondial d'HP - entre 20 et 30 000 postes sont visés. Sans vouloir le confirmer officiellement, Gérald Karsenti a fait comprendre que la France allait bien être concernée. "Nous n'avons pas encore commencé à en parler avec les représentants du personnel, et je leur réserve la primeur de ces discussions". Mais, explique vite le dirigeant, Hewlett-Packard Enterprise fait face en France à "un problème de pyramide des âges", et "il faut qu'HP continue de se transformer", ce qui passe aussi par les employés et leurs compétences. Gérald Karsenti explique toutefois vouloir travailler avec les représentants du personnel, privilégier le modèle du volontariat et éviter "des ruptures traumatisantes".