Serveurs : la pression monte pour Sun Microsystems

Happé par la spirale de la crise, Sun doit se battre pour rassurer clients et partenaires. Larry Ellison est monté lui-même au créneau pour défendre le constructeur des systèmes sous Sparc et Unix.

IBM, HP et Dell doivent être bien contents de ne pas s'appeler Sun en ce moment. En termes de positionnement marché tout d'abord, au regard des derniers chiffres publiés par le cabinet d'études Gartner pour le 2ème trimestre 2009.  

Tous les constructeurs sont loin d'être logés à la même enseigne. Si les 3 leaders IBM, HP et Dell ont vu leurs revenus fondre respectivement de 27,1%, 30,1% et 20,3%, Sun a vu les siens chuter de 36,2%. Et sa part de marché mondial est même tombée à 10,8%.

Le marché mondial des serveurs a d'ailleurs enregistré l'un de ses plus forts reculs historiques. En baisse de 29,4% par rapport à l'année dernière, il s'est échoué à 9,69 milliards de revenus. Et ce n'est peut être pas terminé.

Mais il n'y a pas que le contexte économique et les effets désastreux de la crise actuelle sur le marché des serveurs qui plombe aujourd'hui le moral de Sun. C'est aussi de l'intérieur que la colère gronde : clients et partenaires du constructeur se montrent de plus en plus désabusés par l'absence de plan de route précis et de stratégie matérielle long terme.

Les entreprises de plus en plus inquiètes de l'absence de stratégie matérielle long terme d'Oracle pour Sun

C'est le P-DG d'Avnet, Roy Vallee, qui a mis le feu aux poudres lors de son allocution à la conférence newyorkaise 2009 Citi Technology.

Ce dernier ayant fait part publiquement des inquiétudes de plusieurs entreprises à se fournir en serveurs auprès de Sun. Un problème d'autant plus regrettable que la lune de miel entre Oracle et Sun tarde à être consommée. Et pour cause.

Alors que les autorités de la concurrence du département de la Justice américaine ont donné leur accord au projet de rachat de Sun par Oracle le 20 août dernier, le son de cloche n'a pas du tout été le même du côté de la Commission européenne. Cette dernière mettant actuellement les bouchées doubles pour déterminer si le rapprochement entre ces deux poids-lourds du secteur ne poserait pas de sérieux problèmes de concurrence.

Sentant le vent tourner - et pour rassurer au maximum ses clients et partenaires - Oracle a donc pris le taureau par les cornes. Et c'est par une stratégie de communication que l'éditeur a choisi de passer à l'offensive.

Il a ainsi acheté de nombreux encarts publicitaires dans les plus prestigieux périodiques américains, dont le Wall Street Journal, pour faire part de la volonté intacte de Larry Ellison d'en découdre avec IBM sur le marché des serveurs.

En insistant également sur le fait qu'il compte toujours soutenir ardemment ses investissements dans les projets matériels de Sun. Mais cela suffira-t-il à calmer les esprits et à rétablir la confiance qui s'étiole jour après jour ?