Jérémie Leroyer (P-DG d'Airtag) Jérémie Leroyer (Airtag) : "Les cartes de fidélité sans contact permettent d'atteindre des taux de conversion de 95%"

Le marché très évolutif des puces sans contact promet de multiples applications, de la banque au transport. Airtag a fait le pari du marketing et de la grande distribution, en attendant un marché mature.

Pourquoi avoir fait le choix de vous concentrer sur des offres sans contact à destination de la grande distribution ?

La création des écosystèmes autour de la technologie sans contact prend beaucoup de temps dans les domaines des transports et de la banque. Il y a une question de complexité technologique et de standardisation forte qui nous a dès le départ interpellés sur le temps de mise en place de la technologie. Cependant, nous avons compris qu'il fallait être là dès le départ pour se faire connaître sur le marché, surtout en tant que startup.

Aujourd'hui, nous voulons proposer de la technologie sans contact au sens très large, et nous ne sommes pas dépendants de la pénétration des mobiles NFC sur le marché. C'est pourquoi nous avons choisi de nous attaquer au domaine du marketing dans le monde des enseignes et du commerce. Il y a une très forte demande des acteurs, et finalement assez peu de normes à prendre en compte. L'idée, c'est aussi d'éduquer le monde du commerce et de la distribution pour que dans quelques temps, on puisse passer de l'utilisation d'une simple carte vers l'utilisation du téléphone mobile [ndlr lire le reportage photo "Acheter ses jeans sans contact" du 04/10/2007].

Vous avez signé un contrat avec les magasins de vêtement Gedenim pour des cartes de fidélité sans contact. Quels sont les enseignements que vous tirez de cette année de pratique ?

Et bien trois enseignements principaux. D'une part, nous obtenons un taux de conversion très fort des clients. Il n'y a pas de formulaire, et 95% des gens qui s'enrôlent donnent leur numéro de téléphone portable. Cela veut dire que notre système permet très largement de récupérer le numéro de mobile du client.

"Nous travaillons avec les acteurs du crédit revolving et les chaînes de fast food"

Second enseignement, nous avons trouvé qu'il est possible d'utiliser avec succès notre base de contacts générée par le biais de la carte de fidélité sur des opérations ciblées. Nous avons effectué des campagnes SMS pour des réductions sur des articles par exemple et les responsables de magasin ont été particulièrement satisfaits du résultat.

Enfin, dernier enseignement, nous avons également noté que les responsables de magasins n'ont pas encore intégré dans les stratégies d'achat clients l'opportunité de se servir de l'outil en tant que tel. Mais ceci ne peut que progresser.

Quels sont les futurs projets que vous allez réaliser prochainement ? Et dans quel domaines ?

Je ne peux pas parler de clients en tant que tels pour l'heure parce que tout ceci est encore confidentiel, mais nous travaillons activement avec le leader des cartes revolving en France pour proposer bientôt des cartes sans contact de ce type dans différentes enseignes. Les acteurs de ce marché sont très très intéressés par notre technologie.

Et puis nous travaillons également avec une chaîne de fast food pour proposer un système aux clients qui va permettre de déporter sa commande en dehors du fast food. L'idée c'est qu'à terme le client puisse passer la commande et payer depuis sont téléphone portable en dehors du restaurant, avoir une file dédiée dans le restaurant pour récupérer sa commande, s'identifier avec une puce sans contact dans son téléphone au guichet et partir avec sa commande déjà préparée.

Jérémie Leroyer est cofondateur et président-directeur général d'Airtag.