John Bruggeman (Wind River) : "Apple vend 10 millions de téléphones, nous visons 1,4 milliard"

Membre à la fois de la fondation LiMo et du projet Android, Wind River mise sur les deux tableaux pour se positionner sur le marché des systèmes d'exploitation mobiles. Un positionnement stratégique ambitieux.

Avec 27 ans d'activité et 350 millions de dollars de revenus annuels, vous êtes assez peu connus du grand public, pourquoi ?

Oui, c'est assez simple en fait. Nous sommes le software qui permet le software. Quand vous achetez un téléphone mobile, il y a une forte probabilité que vous achetiez un produit Wind River avec mais vous ne le saurez jamais. Nous sommes aussi dans votre votre voiture, via les systèmes informatiques embarqués, mais vous ne le savez pas non plus

En fait, les gens qui nous connaissent sont nos clients, qui eux fabriquent des objets pour le grand public. Ils se nomment Nokia, Ericsson, sont nos clients, mais ils ne communiquent pas pour nous.

Que pensez-vous d'Apple et de Rim, qui sont deux modèles propriétaires en progression sur le marché du téléphone mobile ?

Limo a une organisation démocratique, Google au contraire explique c'est trop lent.

Ils sont tous les deux sur un marché de niche, certes en croissance, mais très limité, pour des usagers spécifiques. Vous savez, Apple vend 10 millions de téléphones, ce qui est impressionnant il est vrai, mais le marché des téléphones portables l'an prochain, c'est 1,4 milliards d'unités. Et c'est ce marché là que nous visons.

Côté OS mobile, vous participez à la fondation Limo et au projet Android. Le marché du téléphone portable va-t-il être révolutionné par Linux ?

Limo a une organisation qui correspond à une démocratie, avec un vote égal, sur l'architecture, les features, l'agenda de mise en œuvre. Google au contraire explique que ce type d'organisation prend trop de temps et que le fait de dvoir obtenir un accord commun à chaque fois, c'est trop lent au final. De fait, personne ne sait aujourd'hui qui va gagner, le marché ne le sait pas.

Les téléphones mobiles sont traditionnellement propriétaires, avec des systèmes d'exploitation signés Microsoft et Symbian. Mais les opérateurs ont deux soucis avec le modèle propriétaire : le prix, qui est parfois élevé, et surtout le manque de flexibilité avec les nouvelles applications. Avoir une nouvelle application et un nouveau service avec un outil propriétaire exige beaucoup de travail parce que il faut avoir accès au code source.