Pourquoi il ne faut pas créer sa start-up dans la Silicon Valley Votre projet n'est pas "disruptif" ? Renoncez.

Dans la plupart des situations, partir dans la Silicon Valley avant d'avoir déjà une société mature conduit droit à l'échec... Sauf pour certaines start-up au profil bien particulier : un projet "à la Twitter ou Instagram", décrit Jean-David Chamboredon, "quelque-chose de disruptif, sans modèle économique mais à visée mondiale et qui demande de lever des millions de dollars". "Dans ce cas, la Silicon Valley est le seul endroit au monde où l'histoire pourra être écrite. Ce sont des projets que l'écosystème européen ne peut pas accompagner."

"Pour qu'une société française marche aux Etats-Unis, deux cas de figure, analyse Xavier Wartelle. Soit elle est déjà assez mature, soit elle n'a pas beaucoup de fonds mais un très bon projet, avec un marché potentiel très important, de l'ordre d'un milliard de dollars au moins. Elle résout un problème de façon unique : la technologie doit avoir suffisamment de différenciation, de barrières à l'entrée pour que les concurrents ne puissent pas l'imiter trop vite. Elle doit aussi disposer d'une équipe de management très dynamique pour pouvoir lever des fonds et avoir des investisseurs en soutien."

Le casse-tête de la levée de fonds

Dans le cas contraire, mieux vaut se faire financer en Europe. Les montants des levées sont plus impressionnants aux Etats-Unis, certes. Les VC y investissent trois plus, les business angels huit fois plus. Mais obtenir des fonds au-delà de l'amorçage, dans la jungle des start-up, relève du casse-tête.

Conclusion : partir aux Etats-Unis dès le lancement de sa start-up pour étudier la concurrence et comprendre quand sera le bon moment pour s'y installer, oui. Y apprendre les dernières techniques marketing, oui. Mais surtout, mieux vaut revenir en France pour démarrer son projet. " Ce que je conseille toujours aux entrepreneurs ?", s'exclame Jean-David Chamboredon : "Partez, c'est super ! Mais revenez ! "