Auto-école.net ouvre son auto-école en ligne... et grille la priorité à Ornikar

Auto-école.net ouvre son auto-école en ligne... et grille la priorité à Ornikar La start-up propose un permis en moyenne 40% moins cher que les auto-écoles traditionnelles. Elle a obtenu l'agrément de la préfecture qu'Ornikar peine à obtenir.

La première auto-école en ligne française est née. Auto-école.net, qui ne couvre pour l'instant que l'Ile-de-France, permet à ses élèves d'organiser toute leur formation en ligne : ils s'y inscrivent, y révisent le Code de la route sans avoir à se déplacer, avec des cours vidéo et manuels en ligne, et surtout ils réservent leurs cours de conduite en ligne. La plateforme propose déjà 42 points de rendez-vous à Paris et en Ile-de-France, grâce à un réseau de moniteurs diplômés. Certains travaillent pour auto-école.net à plein temps, d'autres quelques heures par semaine. Les élèves pourront réserver des cours du lundi au samedi, de 7h à 22h, avec le moniteur de leur choix.

En moyenne, à Paris, le prix du code et de 20 heures de conduite s'élève à 1250 euros. Sans compter les 10 à 15 heures supplémentaires souvent nécessaires pour décrocher le graal, facturées 55 euros chacune en moyenne. Auto-école.net propose des prix imbattables, 40% moins élevés : si l'élève s'inscrit lui-même en préfecture, il ne paye que 675 euros pour le code (800 euros autrement). Chaque heure de conduite est ensuite facturée 42 euros.

Auto-école.net a été cofondée il y a quelques mois par Stanislas Llurens, expert en formation juridique e-learning, et Olivier Boutboul, titulaire du diplôme de formateur moniteur, qui pilotera les professeurs du réseau de la start-up pour assurer de la qualité de leur formation.

L'agrément préfectoral obtenu en trois mois

Pour exercer, la start-up a obtenu un prérequis indispensable : un agrément d'auto-école, puisqu'il s'agit d'une profession réglementée, délivré par la préfecture. "Nous n'avons eu aucun problème pour l'obtenir, raconte Stanislas Llurens. Nous avons déposé notre dossier en avril, en respectant strictement la législation en vigueur : nous disposons d'un local, de moniteurs agréés, etc... Nous avons obtenu l'agrément dès le mois de juillet."

Etonnant, dans ces conditions, que la start-up Ornikar, portant un projet similaire, se batte depuis janvier pour obtenir le même agrément. Pourtant, assure son cofondateur, Benjamin Gaignault, tout le dossier est en règle. "On nous a clairement dit que si nous n'avons toujours pas notre agrément, c'est pour des raisons politiques." La start-up, qui communique depuis des mois sur son lancement, a en effet rapidement attiré l'attention -et les foudres- des auto-écoles traditionnelles. Six organisations syndicales ont d'ailleurs assigné la start-up en justice, réclamant son interdiction pour exercice illégal d'une profession réglementée. Ornikar n'ayant pas encore commencé à exercer, faute d'agrément, la start-up s'est vue donner raison par le tribunal de Commerce (lire : "L'auto-école en ligne Ornikar gagne une première bataille juridique", du 09/07/14).

Pourquoi Auto-école.net a obtenu l'agrément alors qu'Ornikar attend toujours le sien ? C'est pourtant bien le même bureau des permis de conduire de la Préfecture de police de Paris qui est en charge des deux dossiers. Les cofondateurs d'Ornikar, dont le site indique qu'ils attendent leur agrément depuis 280 jours, doivent rencontrer le cabinet du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, vendredi. Avec, pour défendre leur dossier, un argument de poids : la délivrance de l'agrément à Auto-école.net.