Les meilleurs extraits de "Warren Buffett. L'effet boule de neige" Le poids du père

argent et poids, deux obsessions de buffet.
Argent et poids, deux obsessions de Buffet. © Hemera Technologies / Photos.com / Thinkstock

Difficile d'être l'enfant de Warren Buffett (il en comptait trois). Le milliardaire, longtemps asocial, était dévoré par sa passion de l'investissement et déléguait l'éducation de sa progéniture à sa femme, surnommée Big Susie, en opposition à leur fille Susie Jr. L'extrait suivant dévoile à la fois les rapports familiaux chez les Buffet et une autre obsession du richissime homme d'affaires : celle des kilos superflus.

« Son père élabora un accord selon les termes duquel, si [Susie Jr] perdait un certain poids, elle pourrait s'acheter des vêtements pendant un mois sans aucune limite de montant. Il n'y avait qu'une seule condition : si elle reprenait le poids perdu au cours de l'année qui suivait, elle devrait le rembourser. Cet accord valait mieux que le proverbial accord gagnant/gagnant : c'était aussi des termes sans risque pour Buffett, qui gagnait quoi qu'il arrive. Il ne perdait d'argent que si Susie faisait ce qu'il voulait et maintenait son poids. Susie Jr. se mit donc au régime et lorsqu'elle atteignit l'objectif, Big Susie envoya des cartes de crédit à sa fille avec une note : "amuse-toi bien !"

D'abord, Susie Jr. n'osa pas dépenser un centime, effrayée à la pensée de demander à son père de payer sa note. Petit à petit, elle finit par se convaincre, jusqu'à finalement se mettre à dépenser aveuglément, jetant chaque soir les reçus sans les regarder sur la table du dîner, trop effrayée pour faire l'addition. "Oh mon Dieu !" s'exclamait son mari Allen chaque soir en voyant les piles de reçus de sa femme. Après 30 jours, elle fit le total. Elle avait dépensé 47 000 $.

"J'ai cru qu'il allait mourir quand il a vu la somme", dit-elle de son père. (...) Mais un contrat était un contrat : Buffett paya sans se faire prier. Puis, sous le choc, il commença immédiatement à sonder ses amis : "si votre femme dépensait autant, qu'en penseriez-vous ?" Les hommes tombèrent tous d'accord pour trouver la somme scandaleuse, tandis que leurs femmes lui recommandèrent de se considérer comme chanceux, parce que les choses auraient pu être bien pires.

Warren était d'avis que son fils devait peser 90 kg. Lorsque Howie dépassait cette limite, il devait verser 26% des recettes brutes de la ferme à son père. Lorsqu'il était dessous, il ne payait que 22%.

L'accord que Buffett passa avec [son fils] Howie sur le loyer de sa ferme était lui aussi lié au poids ; la somme augmentait ou diminuait en fonction des kilos de Howie. Warren était d'avis que son fils devait peser 90 kg. Lorsque Howie dépassait cette limite, il devait verser 26% des recettes brutes de la ferme à son père. Lorsqu'il était dessous, il ne payait que 22%. "C'est la version familiale des Weight Watchers", déclara Howie. "Cela ne me dérange pas, en fait. Il montre de l'intérêt pour ma santé. Ce qui me dérange, en revanche, c'est que même à 22%, il touche un chèque plus gros que quiconque ici ou presque." Là encore, c'était un accord où Warren ne pouvait pas perdre. Il obtenait soit plus d'argent, soit un fils plus mince. Du Buffett tout craché. Comme le disait l'un de ses amis : "c'est le maître du gagnant/gagnant... mais il ne fait jamais une chose qui ne soit pas gagnante pour lui." »