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24/06/2005
Des investissements institutionnels peu éthiques
Où va l'argent que nous plaçons chaque année dans les banques, caisses de retraites et autres fonds d'investissements ? Une enquête effectuée pour le compte de la société d'analyse Ethifinance, auprès de 55 acteurs institutionnels français (banques, assurances, ONG...), révèle que peu d'investisseurs institutionnels tiennent compte du risque-entreprise. Ceux-ci totalisent un montant de capitaux de 1.722 milliards d'euros. L'encours de la totalité des gestionnaires institutionnels au niveau mondial frôle quand à lui les 50.000 milliards de dollars.
Premier constat : dans 60 % des cas les actifs gérés par les investisseurs institutionnels n'ont été sélectionnés qu'à partir de critères de rentabilité et de volatilité, et non à partir d'une analyse extra-financière de l'entreprise, et donc des risques qui sont attachés à celle-ci. Seulement 11 % des investisseurs tiennent compte d'une analyse extra-financière pour plus de la moitiés des actifs qu'ils gèrent. Reste que l'impact d'une telle analyse sur le choix des placements est très limité pour 74 % des répondants.
D'un autre coté, paradoxalement, la gestion des investissements sélectionnés tient compte de certains critères extra-financiés. C'est en tout cas ce que déclarent 67 % des répondants, en majorité les investisseurs institutionnels (banques, assurances...). Curieusement, les ONG ne sont que 29 % à se prononcer dans le même sens, donc une majorité à investir là où c'est le plus rentable même si c'est en complète contradiction avec leur propre activité. Que penser de cette réponse étant donner que ces institutions sont les premières à défendre la morale et l'éthique ?
Et pourtant, selon 94 % des gestionnaires de fonds, investisseurs institutionnels ou ONG, les capitaux gérés avec l'aide d'une analyse extra-financière, en mesurant les risques encourus sur un plus long terme, ne subissent pas plus de volatilité, voire moins, que ceux qui ne bénéficient pas de cette analyse.
Seuls 24 % des répondants déclarent que leur rendement est marginalement inférieur. Sur le banc des accusés, on notera que les informations fournies par les entreprises sont de qualité insuffisante pour influencer le choix de presque la moitié des investisseurs institutionnels.
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