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CHRONIQUE
07/09/2005
La
chronique de Stéphane Waller (Meltis)
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Ils suivent la ligne du parti, jusqu'au jour où le salarié perçoit les failles du système..." |
Le salarié devient un consommateur de formation" |
C'est une logique de marché qui s'installe. Le DIF introduit
une monnaie qui permet à l'offre et la demande de se rencontrer.
Cette "monnaie", ce sont les vingt heures auxquelles le salarié
a droit par an, et qu'il peut dépenser à sa guise ou même
épargner si bon lui semble. Le salarié devient alors un consommateur
de formation. Certes aujourd'hui les salariés sont encore
très attentistes face au DIF, mais ils vont vite comprendre
comment en tirer leur parti. Il y a même des articles dans
les journaux féminins expliquant aux salariées comme optimiser
leur DIF.
Les formateurs vont donc devenir des offreurs de formation.
Alors qu'ils géraient la pénurie (ou la surproduction selon
les aléas du système), ils vont devoir raisonner dans une
logique de marché, en élaborant des produits attractifs,
en essayant de les distribuer au mieux, en communicant sur
ces produits de façon offensive. L'enjeu pour eux est maintenant
d'éviter que le salarié aille consommer ailleurs.
Le risque est triple car le salarié peut :
Changer d'enseigne : si une autre entreprise se révèle
plus séduisante sur le plan de la formation, un employé peut
très bien décider de changer d'entreprise...
Changer de produit : plutôt que prendre la formation
recommandée par son entreprise, il va s'intéresser à des formations
qui correspondent plus à ses centres d'intérêts personnels
ou à ses velléités de reconversion.
Changer de circuit : il retrouve alors le "marché parallèle
de la formation" en allant chercher chez un prestataire extérieur
ce qu'il ne trouve pas dans son entreprise (avec une incidence
de coût et de qualité pour celle-ci)
DRH et responsables de formation doivent donc apprendre à
maîtriser le marché. De la même façon que les marques
ont aujourd'hui repris le pouvoir face aux consommateurs en
sachant créer les besoins, dicter les modes, assurer leurs
marges, il s'agit pour les responsables de la formation en
entreprise de prendre le pouvoir sur le marché vis-à-vis des
consommateurs
Parcours
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Stéphane Waller est le fondateur et directeur de Meltis, cabinet spécialisé dans la formation stratégique. Il a commencé sa carrière en 1992 au Canada, au sein du groupe Accor, en tant que responsable marketing B to B. En 1994, il devient responsable marketing d'Esthederm avant de rejoindre, en 1996, Novartis en qualité de chef de produit. En 1999, il fonde Meltis. |
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