L'épargne en entreprise convainc salariés et dirigeants

Les divers dispositifs d'épargne en entreprise (participation, intéressement, PEE mais aussi épargne retraite) séduisent toujours plus les entreprises et leurs salariés. C'est ce qui ressort de la sixième édition du baromètre qu'établissent conjointement BNP Paribas et Altedia chaque année.

Des dispositifs d'épargne complémentaire

En 2007, 66 % des salariés interrogés trouvaient "naturel" de placer leurs économies dans les dispositifs d'entreprise prévus, soit une progression de 3 points par rapport à 2002, année du premier baromètre. Une proportion qui monte même à 82 % lorsqu'on interroge les dirigeants d'entreprises (+ 5 points). Si la tendance reste positive, les avis ont néanmoins tendance à se radicaliser : la part des répondants qui trouvent le recours à l'épargne en entreprise "tout à fait naturel" bondit de 11 points par rapport à 2002, pendant que la proportion de ceux qui le jugent "pas du tout naturel" progresse de 5 points.

Bien que leurs vocations soient diverses, ces dispositifs restent avant tout une solution d'épargne. En effet, 73 % des salariés et 88 % des dirigeants déclarent qu'ils peuvent jouer un rôle important pour se constituer une épargne, au sens général. L'avantage de la constitution d'une épargne retraite arrive également en troisième position. Cependant, ces dispositifs sont de plus en plus perçus comme une manière "d'attribuer une rémunération différée dans le temps avec des avantages fiscaux et sociaux", tant par les dirigeants (88 %, soit 9 points de plus qu'en 2002) que par les salariés (67 %, 5 points de plus). A noter également la forte progression de la part des dirigeants considérant l'épargne salariale comme un outil de dialogue social (72 % en 2007 contre 60 % en 2006 et seulement 49 % en 2002).

L'actionnariat salarié séduit mais pas toujours pour les raisons souhaitées

Le bilan est également positif pour le cas particulier de l'actionnariat salarié, renforcé dans le cadre de la loi de décembre 2006 sur l'épargne salariale. Ainsi, 84 % des dirigeants considèrent que les dispositifs propres à l'actionnariat salarié sont bons pour l'entreprise (+ 5 points). De leur côté, 73 % des salariés pensent qu'ils sont bons pour eux (+ 6 points). Malgré cette évolution notable, cette part reste encore en deçà de celle des salariés trouvant ces dispositifs bons pour l'entreprise.

Les raisons du succès de l'actionnariat salarié ne sont pourtant pas toujours celles souhaitées initialement. Outil de motivation et d'implication dans les résultats de l'entreprise sur le papier, le dispositif est surtout apprécié des salariés pour la solution d'épargne qu'il offre : 70 % des répondants le considèrent comme un bon placement ou comme un produit pour préparer leur retraite. Participer davantage à la vie de l'entreprise et comprendre sa stratégie sont des motivations que de moins en moins de salariés citent (respectivement 63 et 61 %, soit 7 et 5 points de moins qu'en 2002).

Une mise en place qui pourrait être simplifiée

Pour généraliser un peu plus encore l'épargne salariale, les dirigeants d'entreprises pointent naturellement l'effet bénéfique qu'aurait un renforcement des incitations fiscales et sociales. Mais ils sont également 62 % à attendre une stabilisation du cadre réglementaire et 57 % un allègement des démarches administratives de mise en place, notamment dans le cas des PME. Ils ne sont en revanche que 40 % à considérer la mise en place des dispositifs sans concertation avec les partenaires sociaux comme souhaitable. Un résultat cohérent avec leurs motivations car, si une telle réforme simplifierait beaucoup les démarches, elle retirerait au dispositif sa qualité d'outil de dialogue social.

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