Gérer un collègue qui ne vous aime pas De quelles armes dispose-t-on ?

S'assurer des alliés

Dans certains conflits, la bonne foi d'une explication en direct ne suffit pas. D'autres recours sont à utiliser. "Il faut garder en tête qu'en entreprise, on ne peut être ni le calculateur permanent, ni le chevalier totalement blanc, concède Sylvain Grevedon. Face à une campagne de déstabilisation, il sera ainsi indispensable de tisser un réseau de partisans, en développant son influence, en mettant les gens discrètement de son côté, sans jamais dépasser la ligne rouge, à savoir discréditer son ennemi.

Face à l'hostilité, la colère... ou l'humour

"Mettre les rieurs de son côté sauve bien des situations"

Parfois, une réaction de colère peut être saine, lorsque la goutte d'eau fait déborder le vase. Elle a le mérite de mettre les problèmes clairement sur la table sans obligatoirement remettre en cause la relation entre le collègue et vous. On passe plus facilement sur un accès de colère quand elle est signe d'une exaspération, que sur un froid calcul qui s'est étalé dans le temps. A utiliser cependant avec parcimonie et en gardant sa lucidité.

Plus efficace encore, face à la mauvaise foi, voire à l'agressivité : l'humour. "Mettre les rieurs de son côté sauve bien des situations", note ainsi Sylvain Grevedon.

Faut-il faire appel à son supérieur hiérarchique ?

christine marsan, psycho-sociologue et coach en gestion du changement et des
Christine Marsan, psycho-sociologue et coach en gestion du changement et des conflits © C. Marsan

C'est la question que l'on finit, à un moment ou à un autre, par se poser. Ce recours ne doit pas être un réflexe, dans un contexte où l'entreprise cherche de plus en plus des collaborateurs responsabilisés. Mal présentée, cette demande d'appui peut donc se retourner contre vous, tant du point de vue du regard des autres que de celui de votre n+1.

Malgré tout, il est des cas où il l'on ne peut passer le comportement du collègue sous silence. Le harcèlement bien entendu, mais pas seulement; "C'est le cas lorsque son attitude est nocive pour l'équipe, souligne Christine Marsan. Mais il faut alors commencer par prévenir le collègue que, s'il ne change pas d'attitude, vous allez devoir en parler à votre n+1." Cela reste donc un dernier recours.