Influence lance un format pub qui donne la parole aux internautes

A travers Ad Something, un module s'ajoutant aux bannières publicitaires, la régie publicitaire du groupe Heaven donne la parole aux internautes. Une manière de responsabiliser les annonceurs...

Influence, la régie publicitaire d'Heaven, agence conseil en communication et marketing en ligne, a lancé en avril dernier un nouveau format publicitaire baptisé Ad Something. La solution poursuit son évolution pour répondre au mieux à ses objectifs qui sont, d'une part, offrir un "droit de réponse" aux internautes soumis aux bannières des annonceurs et, d'autre part, contrer l'éco-blanchiment lorsque des arguments écologiques sont employés de manière abusive par les annonceurs pour vendre leurs produits et services.

Ad Something se présente comme un module qui s'ajoute automatiquement aux bannières, par exemple une bande d'une hauteur de 80 pixels placée sous un pavé 300x250 (voir l'exemple ci-dessous). Le module est décliné pour s'adapter à tous les formats de bannières. En cliquant sur ce module, l'internaute accède à une interface dédiée à l'annonceur où il peut lire les commentaires déjà postés et en ajouter (voir un exemple sur adsomething.fr). Les commentaires sont directement publiés sur la page. Une modération a lieu a posteriori pour retirer les textes qui ne respecteraient pas la loi ou tout message à caractère de spam. L'adresse IP permet quant à elle de limiter les multiples participations d'une même personne et éviter qu'elle ne s'accapare la page dédiée aux commentaires. De leur côté, les annonceurs n'ont pas accès aux informations concernant les participants.

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Module Ad Something ajouté sous un pavé 300x250 pixels. © JDN

Si les internautes peuvent s'exprimer sur le contenu de la publicité, la marque ou ses produits, le premier test effectué par Influence montre qu'ils sont nombreux à commenter la page Web support de la bannière publicitaire. Comment le sait-on ? Et bien, "à chaque commentaire est associé l'adresse du site Web où l'internaute a vu la publicité", répond François Collet, directeur associé chez Heaven. Il est donc aisé de faire le lien entre le commentaire et le contenu qui l'a provoqué.

Mais Influence planche encore sur la solution. "Nous travaillons à l'amélioration d'Ad Something, affirme François Collet. Tout d'abord, le module pourrait devenir une sorte de player qui, au passage de la souris sur la bannière, déploierait un menu en surimpression." Même si la taille actuelle du module gène peu les sites éditeurs sur lesquels la publicité est diffusée, ces derniers n'auraient dorénavant aucun problème pour les prendre en compte. Ensuite, les fonctions du module devraient être clarifiées en ajoutant notamment à "commenter" la fonction "voir les commentaires" puisque c'est également l'objectif d'Ad Something. Enfin, "nous réfléchissons à la notion de scoring en segmentant les commentaires suivant des thèmes, mais en conservant un espace où l'internaute puisse toujours s'exprimer librement. Ce scoring pourrait s'afficher à terme directement dans la bannière."

François Collet ne cache pas ses projets. D'ailleurs, l'idée n'a pas été protégée et quiconque le souhaite peut littéralement la récupérer, l'utiliser, la modifier... "Nous souhaitons que la solution se répande", insiste-t-il. Autant dire également qu'Ad Something n'est pas facturé aux clients de la régie Influence. "Cela représente également un risque à prendre pour l'annonceur", concède-t-il. Mais également un moyen de consulter les avis des consommateurs pour améliorer sa communication, confirmer la pertinence de la campagne, voire même la stopper ou la prolonger suivant les résultats pourrait-on imaginer. "Après, il se peut que des produits d'accompagnement et du conseil aux annonceurs se développent pour les aider à réagir aux résultats issus d'Ad Something", complète le directeur associé.

Depuis sa création, le format actuel a été testé par un premier annonceur, Alter Mundi, sur une campagne aux volumes réduits. "Ad Something a généré un tiers des clics de la campagne", indique François Collet. D'autres annonceurs dans l'univers du développement durable devraient bientôt tester la solution avant que la régie ne la propose à l'ensemble de ses clients, voire plus encore.