Jean Schmitt (Sofinnova) : "Proposer un maximum de fonctionnalités sur des téléphones low cost, c'est la plus-value des start-up !"

Spécialiste des nouvelles technologies, l'investisseur met en avant les jeunes pousses dont la R&D permet de faire mieux avec une base technologique réduite.

Quel est le rôle de Sofinnova Partners vis-à-vis des start-up technologiques ?

Sofinnova Partners est un des plus gros capital risker d'Europe. Nous finançons des entreprises dans le domaine des technologies.

Nous avons par exemple un véritable investissement dans le domaine du mobile. Nous avons soutenu pendant longtemps des entreprises qui axaient leurs projets sur le développement Java.

Nous allons maintenant de plus en plus vers le secteur de l'OS Linux sur mobile. Un sujet tout à fait d'actualité à mon sens.

Justement, quelle stratégie pour les start-up qui veulent créer une activité sur la mobilité ?

Je pense que le seul endroit où les startups peuvent avoir une chance, c'est sur les téléphones qui ont un Bill Of Material (ndlr. liste des pièces) avec un coût bas. Faire tourner avec un maximum de fonctionnalités un téléphone aux performances réduites, c'est une véritable plus-value qu'une start up peut proposer. De cette manière, c'est l'intelligence des équipes qui conçoivent les logiciels pour faire fonctionner ces produits qui est mise en avant.

A contrario, si Microsoft n'arrive pas à optimiser au mieux Windows Mobile sur des téléphones haut de gamme comme des smartphones, il lui suffit de faire augmenter la puissance des processeurs des machines pour que cela fonctionne. Nous ne jouons pas dans cette cours là.

C'est la raison pour laquelle les start-up se mettent sur le bas de gamme. Plus le Bill Of Material du téléphone est faible, plus on a de chances de vendre nos produits, et je parle là de 500 à 600 millions d'unités par an. Dans les faits, nous travaillons sur des téléphones dont le Bill Of Material est d'un coût de 30 euros.

En tant que fond d'investissement, quel est le terme de retour sur investissement que vous visez en appuyant des start-up dans le domaine technologique ?

Pour des fonds d'investissement comme nous, le retour sur investissement doit en théorie se répercuter après cinq années d'activité.

Dans les faits, cela arrive souvent au-delà de sept ans. Pour l'entreprise Vistaprint, par exemple, dans laquelle nous avons investi, il a fallu dix ans mais l'entreprise est désormais très rentable, même chose pour Parrot. Mais il faut dire que parfois, le retour sur investissement est beaucoup plus rapide.