Comment les données de l'entreprise peuvent répondre au défi climatique ?

Souvent pointées du doigt pour leur rôle dans du réchauffement climatique, les nouvelles technologies ont pourtant des effets positifs à bien des égards.

Sécheresses, inondations, tempêtes, incendies. A l'origine de ces catastrophes naturelles qui se multiplient et se combinent vertigineusement : le réchauffement climatique. Toutes les industries, de production ou de services, y ont leur part de responsabilité et doivent s'employer à limiter leur impact sur l'environnement. Souvent pointées du doigt pour leur rôle dans ce réchauffement, les nouvelles technologies ont pourtant des effets positifs à bien des égards.

Des technologies plus vertueuses mais une explosion des usages

En février 2020, des scientifiques expliquaient dans la revue Science que la consommation électrique des datacenters n’avait augmenté que de 6% entre 2010 et 2018 quand les besoins informatiques avaient été multipliés par 6 sur la même période. Preuve que chaque nouvelle génération technologique est plus frugale que la précédente. Pourtant, ces progrès ne compenseront pas la croissance démographique et l’envolée des usages numériques. Rien qu’en France, le déploiement de la 5G devrait provoquer d’ici 2030 une hausse de 18 à 45% de l’empreinte carbone du secteur numérique, selon le rapport 2020 du Haut Conseil pour le Climat.

Et même si la majorité des acteurs technologiques veut réagir avant la date butoir de 2040 fixée par les Accords de Paris, nos comportements numériques individuels jouent aussi : la consommation de vidéos sur des plateformes de streaming et sur les réseaux sociaux serait responsable de près de 1% des émissions mondiales de CO21.

Du rôle actif de l’IA et le big data dans la lutte contre le réchauffement

Non seulement la technologie peut encore améliorer sa sobriété énergétique mais des innovations comme l’IA sont au cœur de nombreuses solutions possibles. Les algorithmes de machines learning contribuent déjà à l’efficacité énergétique des bâtiments, secteur qui représentent 28% des émissions de CO2 totales dans le monde (rapport de l’Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction). De leur côté, les fournisseurs d’énergie s’intéressent à l’IA pour faire coïncider la production à la demande réelle et réduire d’autant leurs émissions de CO2 à l’aide de modèles prédictifs.

S’agissant d’anticiper les catastrophes et à plus large échelle, les changements climatiques, l’IA se révèle être un outil formidable, aussi bien pour appréhender les interactions complexes d’un large écosystème et comprendre les mécanismes d’absorption du CO2 par les océans, que pour élaborer des modèles météorologiques et mettre en place des mesures d’urgence.

La gouvernance des données face au défi climatique

Une stratégie de développement durable efficace nécessite une connaissance précise et détaillée des émissions carbones émises par son entreprise et donc, de disposer de données de qualité et en volume. Les meilleurs algorithmes d’IA ne sont que des moteurs sans carburant. Quand les données sont dispersées ici et là, dans des entités ou des filiales, formatées différemment ou mal documentées, il peut s’avérer nécessaire de contextualiser leur usage avec des données environnementales externes.

Les entreprises ont besoin de s’adapter à des contextes économiques fluctuants, d’innover ou simplement de faire face aux situations inédites liées à la pandémie. Conséquence : plus de 500 millions d’applications auront été créées entre 2018 et 2023 (chiffres IDC).

Tout l’enjeu consiste alors à mettre en place des mécanismes de gouvernance bien définis permettant d’intégrer, si possible en temps réel, des flux de données provenant de multiples applications ou de systèmes d’objets connectés externes.

Spécialiser les développements et adopter le low code pour optimiser les ressources

Produire et mettre en service des applications, dans des laps de temps réduits, exige toujours plus de rapidité et d’agilité de la part des entreprises. Pratiques DevOps, programmation agile, ou encore programmation low-code / no code, toutes ces initiatives ont comme point commun : le gain de temps.

En plus de réduire ou d’éliminer le code applicatif, le low-code évite de surcharger des développeurs déjà très sollicités et de simplifier les tâches d’intégration. En un minimum de temps, un développeur créé des applications complètes grâce à une approche virtuelle et des interfaces graphiques proposées par les plateformes low-code. Les entreprises économisent ainsi de 50 à 90 % de temps de développement.

En parallèle, le monde applicatif doit rester à la portée des directions métiers, qui peuvent gagner en autonomie dans la structuration de certains projets applicatifs sans dépendre totalement des équipes informatiques et sans surcoût énergétique. 

Indispensables à l’apprentissage des algorithmes de machine learning ou à l’alimentation de modèles mathématiques complexes, la maîtrise des données est donc bel et bien au centre de l’équation climatique.

Elles sont devenues une valeur à part entière de l’entreprise et un paramètre essentiel à l’élaboration de stratégies de développement durables c’est à dire capables de préserver la planète et le vivant sur le long terme.

(1)   selon le Think tank « The Shift Project »