DevRel : trois tendances à appréhender pour améliorer la productivité

Le métier de DevRel est encore très peu répandu. Il semble pourtant extrêmement utile de s'appuyer sur ce poste pour obtenir le point de vue d'un développeur sur les décisions relatives aux produits et au marketing.

Le rôle des développeurs prend de l'importance, alors que les entreprises s'appuient de plus en plus sur les logiciels pour développer leurs activités. Ils ont en effet davantage de responsabilités vis-à-vis de celles-ci et si leur travail est aujourd'hui plus stimulant que jamais, il est aussi plus complexe puisque chacun est responsable de ce qu'il code. Ils se retrouvent également en position de force pour maîtriser le logiciel, et leurs actions sont analysées et les résultats évalués.

Les développeurs ne sont plus isolés mais doivent également gérer des environnements plus complexes et collaborer alors avec toujours plus de parties prenantes. Les spécificités de leur métier et de leur poste, ainsi que l'état du marché, font de ce public un interlocuteur particulier et c'est ici que le rôle de DevRel joue un rôle important.    

Selon le cabinet IDC, l'adoption du cloud par les entreprises françaises s'est fortement accélérée en 2020 et 2021. Ce phénomène a entraîné une migration accélérée des applications historiques vers le cloud, 17% des entreprises interrogées déclarant avoir entrepris une démarche de numérisation agressive, tandis que 51% estimaient poursuivre une démarche d'innovation continue. Le développement de nouvelles applications a également gagné en popularité, avec pour objectif de garantir que les différentes générations de programmes puissent fonctionner ensemble de manière transparente. Parmi les principaux objectifs de ces deux tendances figurent la création d'un service informatique plus efficace (53%), le rapprochement entre l'informatique et les métiers (45%) et la modernisation de l'infrastructure (44%).

Nul doute que la pandémie ait permis de comprendre que l'imprévisible était possible et que de nouveaux défis existaient, obligeant les entreprises à accélérer leurs efforts de transformation numérique à une vitesse sans précédent.  Si l'on ignore encore ce qui nous attend, nous savons que la dynamique de modernisation va continuer à croître dans un contexte commercial de plus en plus mondialisé et connecté. Par conséquent, il ne serait pas surprenant d'assister à d'importantes perturbations et innovations dans tous les secteurs, même ceux traitant de problèmes mondiaux majeurs, comme les défis de la chaîne d'approvisionnement, le changement climatique, la législation sur la protection de la vie privée ou même la récession financière.   

Qu'il s'agisse d'acheter un vêtement, de faire de l'exercice ou de trouver un moyen de garde pour ses enfants, le consommateur a aujourd'hui besoin d'une certaine forme d'interaction numérique. En réalité, un rapport d'IDC prévoit même que celles-ci passeront d'une moyenne de 750 engagements quotidiens cette année à 5 000 d'ici 2029. C'est pourquoi les spécialistes du secteur pensent que les entreprises continueront à investir dans les technologies émergentes pour aider les équipes informatiques et de développement à alimenter le monde numérique. Cela implique de préparer les architectures en adoptant des stratégies d'évolutivité, d'agilité et d'adaptation.

Dans ce contexte, voici les trois principales tendances qui façonneront le secteur IT et DevOps :

1. Vers davantage de communication entrante

Le métier de DevRel est encore très peu répandu. Il semble pourtant extrêmement utile de s'appuyer sur ce poste pour obtenir le point de vue d'un développeur sur les décisions relatives aux produits et au marketing. Ceux-ci ont en effet une influence significative sur le processus décisionnel, car ce sont eux qui, en fin de compte, doivent composer avec les décisions prises. Beaucoup voient le DevRel comme un outil marketing et même s'il peut y avoir de la vérité là-dedans, il est important de comprendre l'opportunité de communication que ce poste représente pour écouter les développeurs et utiliser leur feedback comme guide. De nombreuses équipes DevRel rencontrent des difficultés, et sont souvent trop concentrées sur la communication sortante, au dépit de l'entrante. C'est donc vers cela que j'aimerais voir le DevRel se tourner à l'avenir.           

2. Un public vaste à appréhender

Selon moi, les exigences ou les compétences nécessaires à l'exercice de ce métier ne changeront pas tellement. Cependant, pour réussir, les équipes DevRel doivent avoir de l'expérience et des connaissances aussi variées que le public qu'elles adressent. Une équipe DevRel spécialisée dans chacun des domaines est essentielle pour atteindre chaque communauté. Ceci sans parler de la grande variété d'écosystèmes de langages de programmation qui se segmentent à leur tour en plusieurs groupes (.NET, Java, PHP, Python, etc.).

On attend souvent du DevRel qu'il touche un maximum de personnes et qu'il aide à trouver des leaders pour toucher encore plus de monde. Mais je pense que ce qu'il ne faut pas perdre de vue sont les interactions individuelles. Aider une personne à apprendre une nouvelle chose, ou une petite équipe à se familiariser avec une fonctionnalité qui lui fera gagner du temps, ou à se renseigner sur un point critique très spécifique, sont autant de tâches essentielles que les responsables de projets doivent assumer. Nous savons que les équipes DevRel veulent toucher le plus grand nombre de personnes possible, mais elles ne doivent pas pour autant négliger l'individu.

3. Des indicateurs de mesure à relativiser  

Le problème majeur de toute équipe DevRel est celui des mesures. Comment pouvons-nous mesurer que ce que nous faisons a un impact ? En d'autres termes, comment pouvons-nous justifier notre budgétisation auprès de la direction ? Après avoir posé cette question à tous les responsables et à tous les candidats au poste de responsable du développement, je suis arrivé à la conclusion qu'en fin de compte, le plus grand impact que DevRel peut avoir est qualitatif, et non quantitatif. Si vous ne gardez pas cela à l'esprit, vous risquez de vous retrouver avec des mesures générales comme les "hits", le "temps passé sur la page" ou le "nombre de scans de badges". Ce sont là de bons indicateurs à mesurer, à suivre et à apprendre, mais comme le dit la loi de Goodhart, dès qu'une mesure devient un objectif, elle cesse d'être une bonne mesure.

Dans les mois à venir, nous observerons comment ces tendances et prédictions se concrétisent, notamment à mesure que les entreprises continueront à donner la priorité aux efforts de modernisation pour répondre au besoin croissant d'une architecture cloud distribuée.