Économie à la demande : allons-nous vers l'ère de l'ultra-flexibilité salariale ?

Aujourd'hui, il est possible de commander un bien ou un service depuis n'importe quel appareil connecté pour le recevoir dans l'heure qui suit.

Portée par les progrès des technologies digitales, cette nouvelle manière de consommer n’a pas manqué de venir modifier les habitudes des professionnels, aussi bien du côté des travailleurs que des employeurs. À tel point que l’on parle désormais d’économie à la demande (Workforce on Demand, en anglais).

Un phénomène qui prend de l’ampleur

C’est un fait incontestable, l’économie à la demande prend de l’ampleur jour après jour et aucun continent n’est épargné par ce phénomène. Selon une étude du McKinsey Global Institute entre le Vieux continent et l’Amérique, ce sont plus de 162 millions de personnes, soit environ 20 à 30 % de la main-d'œuvre, qui participent activement à l’économie à la demande !

  • Du côté de l’Amérique, les chiffres parlent d’eux-mêmes et sont révélateurs :
  • Les Américains ont investi 45 millions de dollars dans cette forme d’économie ;
  • Selon les statistiques, 65 % de la main d’œuvre participant à l’économie à la demande ont augmenté leurs bénéfices ;
  • Plus de 51 % des acteurs de l'économie à la demande ont vu leurs bénéfices augmenter ;
  • 46 % des travailleurs de cette économie qualifient leurs horaires de plus confortables

Les spécialistes décrivent l’économie à la demande comme la promesse d’une croissance plus rapide, d’une augmentation du retour sur investissement, de la rationalisation des opérations commerciales. N’est-il donc pas normal que tous les acteurs économiques, depuis les petits entrepreneurs aux grandes entreprises, veuillent en profiter ? Les exemples de réussite sont suffisamment nombreux pour encourager le plus grand nombre à sauter le pas : Uber, Airbnb, JustEat, Amazon ou encore Deliveroo. Mais dans l’absolu, tous les métiers sont concernés, y compris ceux auxquels on ne penserait pas au premier abord.

Pourquoi l’économie à la demande séduit-elle autant ?

Les limites de l’économie traditionnelle

À l’image de la bataille "fast food" contre "slow food", on pourrait penser que les clients préféreraient une économie plus traditionnelle, axée, par exemple, sur les commerces locaux, proches. Cette approche a montré toutefois ses limites :

  • Des prix relativement plus élevés ;
  • Disponibilité variable des produits et services demandés ;
  • Communication moins efficace et rapide entre les clients et les fournisseurs

L’économie à la demande dans le monde de l’entreprise

L’économie à la demande a résolument changé l’approche des employeurs et des travailleurs. À tel point que désormais, en entreprise on parle de moins en moins d’employés, d’engagement à long terme, ces désignations laissant peu à peu la place à talents, flexibilité, personnalisation des effectifs.

De leur côté, les talents en question, pour beaucoup des milléniaux, se montrent indépendants et très connectés, plus performants, plus qualifiés, avec des compétences toujours à jour. D’ailleurs, une étude de Deloitte sur cette population nous apprend que 49 % ont déclaré qu’ils quitteraient leur emploi actuel (traditionnel) dans les deux ans, et qu’environ 25 % ont déjà sauté le pas.

Se dirige-t-on vers un recrutement à la demande ?

De plus en plus, les employeurs ont soif de flexibilité tout en se soulevant ouvertement contre le dictat administratif et financier que peut représenter l’embauche d’un salarié. En même temps, ils ne veulent pas et ne peuvent pas perdre en performance.

À leurs côtés, il y a l’économie à la demande, qui continue à s’imposer et à convaincre les décideurs en leur offrant plus que ce qu’ils désirent : de nouvelles perspectives, une plus grande souplesse, une croissance à grande échelle, des coûts réduits, l’accès à un plus large éventail de professions.

Résultat, alors que les recruteurs avaient du mal à trouver les bons profils pour aider leur entreprise à se développer, à évoluer, à assurer leur positionnement face à la concurrence, l’économie à la demande, avec le soutien de la digitalisation, vient aider à faire avancer un projet ou plusieurs à la fois, sans perdre de temps et avec un minimum d’investissement grâce à des talents qui se trouvent en Afrique ou ailleurs sur la planète.