Mathieu Tarnus (Groupe Positive) "Nous lançons la septième génération du logiciel Sarbacane"

Mathieu Tarnus, fondateur et CEO du Groupe Sarbacane, devenu Groupe Positive fin 2022, annonce ce jeudi la nouvelle version de son produit phare, Sarbacane Suite, et projette déjà de nouvelles acquisitions cette année encore pour devenir "un groupe européen du marketing digital".

JDN. Vous annoncez ce jeudi le lancement de Sarbacane Suite, une nouvelle version de votre plateforme SaaS d'activation marketing regroupant désormais sept solutions. Pouvez-vous nous la présenter en quelques mots ?

Mathieu Tarnus. Nous lançons la septième génération du logiciel Sarbacane. Cette version amène tout d'abord beaucoup plus de clarté sur les nombreuses fonctionnalités qui étaient déjà présentes dans la version précédente, comme la gestion des contacts, des campagnes de marketing automation, email et SMS, de formulaires d'inscription, de landing pages, etc. La suite intègre aussi de nouvelles fonctionnalités comme la brique Sarbacane Engage d'automatisation de la prospection commerciale, qui concentre tout le savoir-faire de Datananas, une société que nous avons rachetée en 2020. La fonctionnalité de chat que nous proposions à part est également désormais dans la suite. Chacune de ces sept briques est également proposée en standalone pour que nos clients puissent choisir les fonctionnalités qu'ils souhaitent intégrer à leur abonnement.

Marketing 1by1, la plateforme de gestion de données clients (CDP) que votre groupe a achetée fin 2022, est-elle intégrée à cette nouvelle suite ?

Marketing 1by1 est pour l'instant très autonome, mais nous avons en effet aussi l'intention d'intégrer sa technologie en tant que brique CDP à part entière au sein de Sarbacane Suite dans un avenir proche. Ce rachat est stratégique pour nous car Marketing 1by1 nous amène un nouveau marché, celui des grands acteurs du BtoC, gros retailers et e-commerçants. Historiquement, Sarbacane est positionné pour bien servir les PME, la moitié de nos clients servant eux-mêmes le marché BtoB. Avec l'offre d'une CDP, un véritable réceptacle central des données de l'entreprise, notre groupe s'ouvre à un nouveau segment de marché. Cela répond à notre volonté de devenir un acteur généraliste répondant aux besoins de toute typologie de clients, de la très petite entreprise aux grands comptes, en BtoB comme en BtoC.

Ce rachat a suivi la levée de 110 millions d'euros que vous avez réalisée en novembre dernier et a été accompagné de votre changement de nom de Groupe Sarbacane à Groupe Positive. Quels sont vos objectifs de développement désormais ?

Notre changement de nom était nécessaire pour montrer que notre stratégie de croissance externe ne signifie pas nécessairement pour nous d'intégrer à Sarbacane toutes les sociétés que nous achetons. Je pense par exemple à 4Dem, en Italie, ou à Rapidmail, en Allemagne, qui ont rejoint le Groupe Positive respectivement cette année et en 2021. Quant à notre levée, elle servira à financer notre stratégie de croissance externe pour les années à venir. Nous aurons sans doute de nouvelles annonces d'acquisition cette année. Nous travaillons à élargir à la fois notre présence en Europe et à renforcer notre offre technologique, y compris en proposant de nouveaux métiers et leviers. Nous étudions en ce moment même la possibilité d'intégrer des leviers tels que les social ads et le search pour compléter l'offre email et SMS. Nous souhaitons à terme devenir un groupe européen de marketing digital.

Où en êtes-vous de votre développement aujourd'hui ?

Avec 200 personnes au niveau du groupe, dont 100 à notre siège à Hem (commune de la métropole de Lille, ndlr.), nous sommes présents dans quatre pays européens (France, Espagne, Allemagne et Italie) et nous servons environ 30 000  clients en Europe et à l'international, dont 8 000 en France. La croissance organique de Sarbacane a varié entre 10% à 15% par an ces dernières années, tandis que la croissance annuelle du Groupe Positive est de 50% depuis deux ans. Notre objectif désormais est d'atteindre entre 30 et 40% de croissance par an sur les trois prochaines années, en tenant compte aussi de nos rachats à venir. Nous souhaitons donc passer d'un chiffre d'affaires qui sera d'environ 35 à 40 millions d'euros cette année à 100 millions à l'horizon 2026. Nous sommes rentables depuis la première année d'activité.