Bruxelles veut diviser par deux le prix des SMS en Europe

Viviane Reding continue de s'attaquer aux prix trop élevés de l'itinérance mobile. Après la voix, la commissaire européenne compte faire passer de 28 centimes à moins de 15 le prix des SMS envoyés de l'étranger.

La commissaire européenne à la société de l'information et aux médias, Viviane Reding, a annoncé, mardi 15 juillet, son intention de remettre une proposition de loi à l'automne afin de faire baisser le prix des SMS et des MMS envoyés à l'étranger. La commissaire juge en effet exorbitant le prix des messages textes et multimédias expédiés d'un pays européen à un autre. 

Se basant sur une étude de l'ERG, qui rassemble les 27 régulateurs nationaux, Viviane Reding considère qu'un prix de 11 à 15 centimes d'euro par SMS envoyé en itinérance serait suffisant pour "permettre la couverture complète des coûts et une marge raisonnable" pour les opérateurs de téléphonie mobile. La commissaire, qui justifie le besoin de réguler ce marché par ces chiffres ne précise cependant pas le prix plafond que les opérateurs auront le droit de pratiquer. Elle avait pourtant déjà évoqué un prix de 12 centimes d'euros maximum en février dernier. La commissaire table sur un encadrement des tarifs effectif d'ici l'été 2009.

Malgré les demandes répétées de la commissaire aux opérateurs afin qu'ils baissent leurs prix, le coût moyen d'un SMS envoyé depuis l'étranger pour un abonné est resté stable. Alors que Viviane Reding avait fixé un ultimatum aux opérateurs (lire l'article : Bruxelles exige une baisse des prix sur les SMS et les données , du 13/02/08) pour qu'ils baissent significativement leurs prix au 1er juillet, le prix moyen de l'envoi d'un SMS en itinérance n'est passé que de 29 à 28 centimes d'euro. Cependant, les disparités son fortes. Le prix en Belgique est de 85 centimes, entre 18 et 75 centimes aux Pays-Bas, de 30 centimes en France et de 18 centimes à Malte.

Si la position de Viviane Reding, qui entend aussi donner un coup de fouet à l'Internet mobile, ravit les associations de consommateurs, elle passe mal auprès des opérateurs qui s'assurent des marges confortables grâce à ces revenus. "Fixer un prix est une mesure assez extrême, a commenté le représentant de la GSM Association qui regroupe 700 opérateurs à l'AFP. "Depuis les votes négatifs aux référendums, d'abord en France et aux Pays-Bas, et maintenant en Irlande, la Commission européenne devient populiste".

Ce n'est pourtant pas la première fois que Viviane Reding s'attaque à réguler le secteur suite à l'incapacité de ses acteurs à baisser d'eux mêmes leurs tarifs. Bruxelles a ainsi déjà plafonné l'année dernière le prix des appels vocaux passés sur mobile depuis l'étranger, les faisant ainsi baisser de 60 % (lire l'article : Les prix des appels mobiles itinérants ont baissé de 60 %, du 08/10/07).