Les éditeurs français maintiennent leur opposition à Google


Les éditeurs français s'insurgent du partenariat passé entre leurs homologues américains et Google pour sa bibliothèque.

Plus d'un mois après l'accord signé par Google avec les représentants des éditeurs et des auteurs américains, leurs homologues français le dénoncent. Le Syndicat français de l'édition (SNE), qui regroupe 400 éditeurs, estime que celui-ci "va à l'encontre du droit d'auteur".

Fin octobre, Google annonçait avoir trouvé un accord à l'amiable lui permettant d'éviter les poursuites entamées trois ans plus tôt (Lire Google paie 125 millions de dollars pour développer son e-bibliothèque, du 29/10/08). Selon cet accord, Google versera l'équivalent de 98 millions d'euros pour la création d'une base dans laquelle les détenteurs de droits d'auteur pourront s'inscrire pour toucher une partie des revenus liés à la consultation de livres numérisés par Google. 

En 2006, le SNE, avec les éditions La Martinière et la Société des gens de lettres (SGDL), avait à leur tour attaqué le moteur pour les mêmes raisons. Pour le SNE, l'accord trouvé aux Etats-Unis le "conforte dans son action en contrefaçon". Car il "s'applique à tous les ayants droit des livres - même étrangers - potentiellement présents dans une bibliothèque américaine", selon le syndicat. Il reproche aussi à l'accord d'obliger "les ayants droit à s'inscrire auprès d'un guichet unique pour faire valoir leurs droits" et de "méconnaître le droit moral des auteurs".

Le SNE préfère à Google la bibliothèque éuropéenne numérique Europeana, respectueuse des droits de propriété intellectuelle. Lancée officiellement le 20 novembre, le site avait été victime de son succès et devrait réouvrir mi-décembre. Bruxelles a débloqué 120 millions d'euros en août dernier pour ce projet, initié par la France en 2007 (Lire La BNF lance le prototype de bibliothèque numérique européenne, du 23/03/07).