Deutsche Telekom a espionné ses cadres pendant un an

Durant plus d'une année, les cadres de Deutsche Telekom ont été espionnés par leur employeur. C'est ce qu'a reconnu samedi 24 mai le premier opérateur de téléphonie fixe et mobile du pays, dans l'hebdomadaire Spiegel. Deutsche Telekom a admis avoir confié à une société externe en 2005 et 2006, l'examen de données sur les communications passées par plusieurs personnes, notamment des journalistes et des membres de son conseil de surveillance.

Ce prestataire avait été chargé de vérifier, à partir des numéros d'appel de dirigeants, quelles communications avaient été menées avec des journalistes. Le groupe n'aurait toutefois pas mis de conversations sur écoute, mais se serait contenté de contrôler des listes d'appel. L'opérateur, affirme n'être pas parvenu à identifier personnellement le ou les commanditaires de cette mission.

Le président du groupe, René Obermann, s'est dit atterré par cette affaire, survenue avant son arrivée, mais qui risque de ternir la réputation de l'entreprise. Lundi 26 mai, le gouvernement allemand a également réagi aux déclarations de Deutsche Telekom, qualifiant ce type d'espionnage "d'atteinte grave à la confiance". L'Etat allemand reste le premier actionnaire de l'ancien opérateur historique, dont il détient 32 % du capital.