Zoom sur les fronts de bataille de la rentrée 2008 de Free Mobile et filtrage des réseaux : les fronts de bataille de la rentrée de Free

Devenir opérateur de réseau mobile, un enjeu majeur pour Free

Free a réitéré sa volonté d'être le quatrième opérateur de réseau mobile en France. "Notre projet en mobilité est une offre en rupture qui permettrait à un foyer français de trois personnes, donc avec trois abonnements à la téléphonie mobile, d'économiser 1 000 euros par an, affirmé lors de la conférence Xavier Niel. Je ne vois donc pas qui, en cette période de baisse du pouvoir d'achat, pourrait être opposé à notre entrée sur le marché. La question de l'attribution de la quatrième licence 3G est une question politique, pas économique."

"Le récent avis du Conseil de la concurrence sur les MVNO dit clairement que les MVNo ne sont pas une alternative à un quatrième opérateur mobile, a renchérit Maxime Lombardini, le DG d'Iliad. Nous savons que nous pouvons déployer un réseau dans de bonnes conditions économiques et faire une offre réellement en rupture."

Pour cela, Iliad a indiqué, dans le cadre d'une consultation publique lancée par l'Arcep entre juin et juillet dernier, qu'il souhaitait obtenir 15 MHz, soit l'ensemble des fréquences disponibles dans la bande 2,1 GHz, à prix réduit, ou à défaut, dans le cadre d'un scénario d'attribution de lots de fréquences, un lot de 10 MHz pour une durée de 15 ans au lieu de 20, soit un prix de la licence - fixé initialement à 619 millions d'euros - divisé par deux.

L'Arcep doit rendre une recommandation sur l'attribution de cette licence fin septembre. La décision finale appartient au gouvernement. "Nous n'avons aujourd'hui pas d'indication sur notre chance d'obtenir tel ou tel lot, précise maxime Lombardini. Quoi qu'il en soit, nous n'envisageons pas d'attribution avant le deuxième semestre 2009."

Free en guerre contre le projet de loi Création et Internet

Xavier Niel, le fondateur et principal actionnaire d'Iiad, généralement peu enclin à des déclarations dans la presse, a réitéré lors de la conférence de presse ses attaques contre le projet de loi Création et Internet (ex-Hadopi), faisant écho à une interview remarquée dans le numéro de "Capital" du mois d'août. Cette loi visant à lutter contre le piratage d'œuvres protégées par des droits d'auteur sur Internet, en obligeant notamment les FAI à filtrer les réseaux de leurs abonnés, doit être examinée au sénat et au parlement lors de la prochaine session parlementaire. Free compte bien user de lobbying pour en modifier la substance actuelle.

"Demander aux FAI de filtrer les réseaux de leurs abonnés Internet, c'est comme demander à La Poste d'ouvrir les courriers de tous ses abonnés, s'indigne Xavier Niel. La loi Création et Internet, en l'état actuel, est une menace pour les libertés individuelles des citoyens." Ce que demande le patron de Free, c'est la réouverture d'un débat sur la riposte graduée en encadrant notamment les mesures de filtrages par l'intervention d'un juge, à l'instar du cadre légal qui entoure les écoutes téléphoniques.

Pourtant, Free a signé il y a un an l'accord Olivennes, accord réunissant FAI, professionnels de la musique et du cinéma et ayants droit autour d'un projet commun de lutte contre le piratage sur Internet et qui a servi de base au projet de loi Création et Internet. Cet accord prévoyait notamment la mise en place d'un filtrage des réseaux par les FAI, à titre expérimental.

"Nous avons signé un papier blanc, réplique Xavier Niel. Le texte ne nous a été remis que plus tard. Free n'a pas fait de tests de filtrage et n'a pas l'intention d'en faire."