Carlili, l'autopartage qui vient au client

Carlili, l'autopartage qui vient au client Cette start-up française livre les véhicules loués par ses clients chez eux, et peut les récupérer à l'endroit de leur choix. En pleine accélération, elle lance ses services dans sept agglomérations.

Chez Carlili, le problème du dernier kilomètre, qui travaille tant les acteurs des mobilités, est déjà réglé. A mi-chemin entre location et livraison, cette start-up lancée en 2015 propose un service d'autopartage dont la particularité est que ses clients n'ont pas à se déplacer pour trouver ou rendre leur véhicule : il est déposé et récupéré à l'endroit de leur choix. La société est aujourd'hui en phase d'accélération. Après s'être focalisée sur les agglomérations de Lyon et Paris, elle s'est lancée à Aix-Marseille, Lille ainsi que Rouen en septembre et annonce le 8 novembre son arrivée à Bordeaux, Nantes, Toulouse et Metz.

Forcément, l'ajout d'un service de livraison augmente le prix des locations, proposées à la journée.  L'entreprise facture vingt euros la livraison. Tout compris, les premiers prix se situent autour de cinquante euros. Une position intermédiaire entre les prix des plateformes de location entre particuliers et ceux des loueurs traditionnels. Carlili propose également une formule d'abonnement mensuel, qui fait descendre les premiers prix autour de 10 euros par jour. Outre les voitures, la start-up loue aussi des utilitaires pour les déménagements, qui représentent un tiers de son activité.

80 000 véhicules louables

Pour ne pas décupler la facture à cause de la livraison, le modèle économique de la start-up repose sur deux piliers. D'abord, des livreurs étudiants sous statut d'auto-entrepreneur, avec des missions rémunérées en moyenne 17 euros, pour un temps moyen de 90 minutes. Carlili rogne d'ailleurs une partie de ses marges pour assurer leur rémunération, pas totalement couverte par les 20 euros payés par le client pour une livraison et une récupération de véhicule. Ensuite, une position d'apporteur d'affaires auprès des loueurs. "Le weekend, les centres-villes ont besoin de voitures, et en semaine, les périphéries en manquent. Dans le même temps, une myriade de loueurs ont des stocks inutilisés", explique Vincent Moindrot, PDG et fondateur de Carlili. "Nous leurs permettons d'améliorer le taux d'utilisation de leurs véhicules", poursuit-il. Une manière de mieux rentabiliser chaque voiture, même si Carlili prélève 25% de commission sur ces recettes supplémentaires.

La start-up travaille avec une trentaine de petites agences de locations et deux loueurs majeurs, CarGo et Rent A Car. Carlili est connecté en temps réel aux inventaires de ses partenaires, chez qui elle peut réserver un véhicule ou des flottes entières. Carlili annonce également ce 8 novembre un partenariat avec Rent, le service de location de Free2Move (PSA). La start-up se voit ainsi ouvrir les portes de 400 concessionnaires Peugeot et Citroën en France, dont une partie des stocks inutilisés est dédiée à la location. Un partenariat qui lui permettra aussi d'atteindre rapidement une taille critique de flotte lors des lancements dans de nouvelles villes.

En cumulant toutes ces sources, Carlili dispose d'un parc de 80 000 véhicules louables. En pratique, elle revendique 5 000 clients "fidèles", c'est-à-dire ceux qui ont loué au moins deux fois durant les six derniers mois. 20% de son chiffre d'affaires provient de sa formule d'abonnement. Si la start-up se focalise sur le B2C, elle suscite également l'intérêt des entreprises, qui représentent 40% de son volume d'affaires. Les professionnels sont d'ailleurs plus friands de l'offre par abonnement, puisqu'ils constituent un tiers des clients au mois, contre 20% pour l'offre classique. Pour financer tous ces développements, Carlili, qui avait déjà levé 1 million d'euros en octobre, est à nouveau entré en phase de levée de fonds.