Monsieur le Président, soyez entrepreneur !
Bientôt 3 millions de chômeurs. On en parle mais on ne fait pas grand-chose. Il est question des employés, des conditions de travail, des bas salaires, de la précarité, des délocalisations notamment en Chine, responsable de tous nos maux ! Mais jamais des employeurs.
Ou
plutôt « si », on parle des employeurs, quand il s’agit de trouver des responsables à la
situation actuelle. On focalise l’opinion sur quelques odieux dirigeants de
sociétés souvent en position dominante sur leurs marchés, qui se paient des fortunes alors même qu’ils
licencient à tour de bras pour satisfaire leurs actionnaires.
Il faut casser
l’image fausse : « Les patrons, tous pourris » ! Peut-on
reconsidérer le rôle que jouent ces hommes et ces femmes qui chaque année
créent près de 200 000 entreprises en France ? Lorsqu’il licencia
près de 600 ouvriers en 1985, André Mulliez, Fondateur d’Auchan, triste de la
situation est parti d’un constat simple : Pour créer des emplois, créons
des employeurs. Le réseau Entreprendre est alors né. Près de 10 000 chefs d’entreprise
bénéficient de cette initiative. C’est un bon début à appuyer.
A l’heure des
grandes promesses, il serait peut-être temps, Monsieur le Président, d’apporter
du concret dans vos propositions. Il est plus efficace électoralement de parler
des salariés : ils sont plus nombreux, j’en conviens. Mais l’heure est
venue de déniaiser le débat et de prendre le problème à sa racine ?
Comment
justifier qu’une jeune entreprise qui démarre et génère peu de résultat, soit
traitée de la même façon qu’une multinationale, qui par ailleurs a souvent les
moyens de contourner ses obligations fiscales, légales et même
commerciales ? Comment accepter que l’argent des Français confié aux
banques serve à quelques rigolos de la city pour faire joujou plutôt qu’à financer
les projets sérieux de futurs employeurs? Comment tolérer que des responsables
d’organismes publiques d’aide à l’innovation demandent de revenir les
solliciter le jour où vous serez rentables, mais pas avant ?
A l’heure où
l’on parle du modèle allemand avec ses PME performantes, n’est-il pas temps
d’arrêter en France de se focaliser sur ce qu’on appelle nos fleurons nationaux
pour favoriser les petites entreprises, seules capables de changer la situation
économique et sociale.
Entreprendre,
Monsieur le Président, c’est analyser les défauts du passé et tenter de trouver
les solutions pour améliorer le futur.
Alors, soyez entrepreneur et aidez-nous à
l’être !