Les garanties des pays européens au FESF

Les garanties des pays européens au FESF Le Fonds de secours européen peut émettre jusqu'à 440 milliards d'euros d'obligations. Quels pays lui apportent le plus de garanties ?

Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été créé le 10 mai 2011 dans le but d'aider les Etats de la zone euro en difficultés à se financer sur les marchés. Comment ? En empruntant sur les marchés puis en reversant une partie des sommes aux pays en difficultés. Les premières "obligations européennes" ont ainsi été émises le 25 janvier 2011 : 5 milliards d'euros ont été levés et 3,6 milliards transférés à l'Irlande. Trois autres émissions ont suivi, la dernière en date le 7 novembre, portant le total de l'emprunt à 16 milliards d'euros. Des levées de fonds destinées à aider l'Irlande et le Portugal, la dette grecque faisant l'objet d'un mécanisme à part.

 
Les garanties des Etats de la zone euro au FESF
Pays Garantie maximale autorisée (milliards €) Garantie effective maximale au 8/11/2011 (milliards €) Note AAA
Source : BNP Paribas / FESF
Allemagne 211,0 29,1 Oui
France 158,5 21,8 Oui
Italie 139,3 19,2 Non
Espagne 92,5 12,7 Non
Pays-Bas 44,4 6,1 Oui
Belgique 27,0 3,7 Non
Grèce 21,9 0,0 Non
Autriche 21,6 3,0 Oui
Portugal 19,5 0,0 Non
Finlande 14,0 1,9 Oui
Irlande 12,4 0,0 Non
Slovaquie 7,7 1,1 Non
Slovénie 3,7 0,5 Non
Estonie 2,0 0,3 Non
Luxembourg 1,9 0,3 Oui
Chypre 1,5 0,2 Non
Malte 0,7 0,1 Non
Total zone euro 779,8 100,0 Non
Total pays AAA 451,5 62,0 Oui

Pour assurer le succès des émissions, les Etats membres de la zone euro se sont engagés à garantir les émissions du FESF, la part de chaque Etat étant calculée environ au prorata de sa participation au capital de la Banque centrale européenne (BCE). Mais si le FESF est autorisé à lever jusqu'à 440 milliards d'euros, les garanties potentielles nécessaires s'élèvent en réalité à 780 milliards d'euros.

"Un mécanisme de surgarantie a été instauré au cas où un Etat ne voudrait ou ne pourrait plus apporter sa contribution le moment venu", explique Frédérique Cerisier, économiste zone euro chez BNP Paribas. De plus, pour que les émissions du FESF soient notées AAA par les agences de notation, les montants prêtés ne doivent pas excéder les garanties émises par les seuls Etats notés AAA. Comme ces Etats ne représentent que 58% des 440 milliards, il a donc fallu mettre en place une surgarantie équivalente à 165% de cette somme. Pour une émission de 5 milliards d'euros, les pays garantissent en réalité 8,25 milliards.

A noter que les garanties potentielles de chaque pays au FESF ne pèsent pas sur leurs comptes publics car il s'agit d'opérations "hors bilan". En revanche, les sommes déjà garanties (par exemple 5,76 milliards pour la France) doivent, elles, être intégrées dans leur comptabilité nationale.

Le 26 octobre, les pays européens ont décidé de démultiplier la puissance de tir du FESF de 440 milliards à 1 000 milliards d'euro, via un effet de levier. Des "véhicules d'investissements" spéciaux pourraient être créés de façon à attirer des investisseurs extérieurs. Mais un mois plus tard, rien n'est encore acté.