Le BIM, un pilier de croissance pour l'ingénierie de construction

Le BIM, un pilier de croissance pour l'ingénierie de construction Le rythme de la hausse du chiffre d'affaires des sociétés d'ingénierie de la construction ralentira à partir de 2019/2020, selon Xerfi.

Le temps n'est pas à l'orage mais le ciel s'assombrit un peu pour les sociétés d'ingénierie de la construction. Leur chiffre d'affaires continuera d'augmenter d'ici 2021, mais le rythme de la croissance ne sera plus aussi soutenu que ces dernières années : après +6,3% en 2017 et +5% attendus en 2018, l'activité de ces entreprises devrait augmenter de 4% en 2019 et de 3% en 2020 et 2021, d'après une récente étude Xerfi intitulée "Les enjeux et stratégies des acteurs de l'ingénierie de la construction".

"Ce ralentissement sera essentiellement lié à une demande moins bien orientée dans le bâtiment en raison de la baisse des mises en chantier de logements, explique les auteurs, ainsi que dans certains segments du non résidentiel." Heureusement, les investissements pour la réalisation du Grand Paris Express ainsi que dans les infrastructures routières et ferroviaires assurent un matelas confortable.

La montée en gamme de l'offre, en particulier dans le BIM, sera un facteur de soutien à la croissance des sociétés d'ingénierie, estiment les analystes : "La mise à niveau progressive de la profession jouera favorablement sur l'activité, dans un contexte de demande croissante pour une maîtrise d'œuvre intégrant le BIM en mode collaboratif", lit-on dans l'étude. Toutefois, la répercussion sur les prix de la montée en gamme opérée avec le BIM risque de ne pas être à la hauteur des investissements consentis, avertit le cabinet d'analyses. "La fragmentation des sociétés d'ingénierie de la construction jouera ainsi en leur défaveur, explique-t-il. […] La quantité de petites structures (2/3 d'entreprises unipersonnelles) et le caractère artisanal de l'activité d'un nombre important de bureaux d'études ne leur permettent pas de peser face aux clients, y compris les grandes sociétés d'ingénierie dans le cadre des études réalisées en sous-traitance."

Les ingénieries se trouvent par ailleurs dans une situation de dépendance forte vis-à-vis des éditeurs de logiciels BIM, souligne Xerfi. Notamment vis-à-vis du géant américain Autodesk en matière de conception assistée par ordinateur (CAO), pierre angulaire du BIM. Une position dominante expliquée dans le tableau ci-dessous et qui confère à ce mastodonte un avantage considérable en l'absence de standard officiel d'échange des données.

© Xerfi

Source

L'étude "Les enjeux et stratégies des acteurs de l'ingénierie de la construction"est publiée par Xerfi, éditeur indépendant d'études économiques sectorielles.