Ces bombes à retardements qui menacent l'économie mondiale Les cartes de crédit, une nouvelle menace pour les banques

Certains y voient la prochaine crise du type subprimes : le taux de défauts de paiement sur les cartes de crédit américaines s'élevait à 6,57% en septembre, soit un point au dessus de la moyenne enregistrée ces 10 dernières années. Bank of America a enregistré une perte de 3 milliards de dollars au dernier trimestre sur ce produit. Tous les émetteurs (JP Morgan, Citigroup, Amex...) sont aux abois, surtout depuis que Fitch Ratings a tiré le signal d'alarme au début du mois en prédisant des taux de défaut supérieurs à 7% avant la fin de l'année. La facture pourrait être salée : 969 milliards de dollars selon la Réserve fédérale. Un gouffre entretenu par un taux de chômage qui dérape. Plus le chômage augmente, plus le taux de défaut progresse. La menace est sérieuse : en cas de défaut, au contraire des hypothèques immobilières, il n'y a aucun actif à récupérer pour les compagnies. Elles restreignent donc l'accès aux cartes, alimentant alors un cercle vicieux : moins de crédit, moins de dépenses, plus de chômage, plus de défauts. Pour compenser le manque à gagner, les émetteurs augmentent leurs taux d'intérêt, même sur les clients solvables.

En France aussi, le marché du crédit à la consommation est en pleine déprime. La croissance des encours ralentit très fortement et le niveau d'impayés s'accroît. Les défauts de paiement ont bondi de 15 % chez Cofidis et de 34% chez Laser Cofinoga.