Une chute de la Chine peut-elle entraîner l'Europe ? Malgré un plan de relance, la Chine assombrit l'avenir

Le gouvernement chinois, même si on le soupçonne de minimiser les dégâts, a pris la mesure de la crise qui se profilait pour son économie, et a décidé d'un plan de relance sur deux ans de 4 000 milliards de yuans (463 milliards d'euros). Une sorte de New Deal chinois, puisque le financement d'infrastructures et l'injection de 100 milliards de yuans (11 milliards d'euros) dans le secteur de la construction sont prévus. Davantage de prêts doivent également être accordés aux petites et moyennes entreprises.

Ce plan intervient après une première série de mesures, comme la baisse des taux directeur et l'approbation par le gouvernement d'un projet de construction de chemins de fer pour 2 000 milliards de yuans. Reste qu'il pourrait bien n'être qu'un pansement sur une jambe de bois. On l'a vu, ce sont les exportations qui tiraient chaque année la croissance chinoise vers le haut, et aucune action de Pékin ne pourra jamais relancer à elle seule l'appétit des pays importateurs, même si des mesures ont déjà été prises pour baisser les prix. La Chine pourrait décider de s'appuyer sur sa consommation intérieure, en augmentant les salaires, ou procéder à une dévaluation du yuan, pour se rendre encore plus compétitive.

Pour 2009, l'empire du Milieu table sur une croissance de 9%, la Banque mondiale hésite encore entre 8 et 9%. Les économistes les plus pessimistes n'hésitent pas à avancer le chiffre de 6%. Quoi qu'il en soit, le ralentissement chinois devrait donc se confirmer. Avec lui, l'économie mondiale perdra le second moteur de sa croissance, les deux moteurs étant d'une part la production chinoise, de l'autre la consommation américaine, elle aussi désormais en berne pour une période durable.