Les entreprises qui profitent de la grippe A Ses gels s'arrachent, Anios se frotte les mains

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Le gel Aniogel 85 NPC. © Laboratoires Anios

"En temps normal, nous produisons 150 tonnes de gel hydro-alcoolique par mois. En septembre, nous dépasserons les 1 000 tonnes. Et il en faudrait 2 000 !" Le président des laboratoires Anios n'a jamais connu un tel engouement. Et son entreprise, fondée en 1898 par son arrière grand-père, non plus. D'ailleurs, il est impossible de faire face à la demande. "Lorsqu'un groupe d'assurances nous demande 100 000 flacons, nous sommes obligés de refuser", explique Bertrand Letartre.

L'entreprise lilloise fournit en priorité ses clients traditionnels, que sont le secteur médical (hôpitaux, cabinets, pharmacies...), les collectivités ainsi que l'industrie agroalimentaire. Ses produits peuvent se targuer d'une qualité professionnelle issue d'une longue expérience. "Nous existons depuis plus d'un siècle. Nous ne voulons pas faire un coup avec la grippe A." Le président assure ainsi ne pas avoir augmenté ses prix malgré la frénésie de gels hydro-alcooliques. Ceux-ci ne représentaient que 10% des 150 millions d'euros de chiffres d'affaires réalisés en 2008.

Le groupe de 500 salariés a cependant décidé d'investir dans l'appareil de production. 80 intérimaires sont aussi venus renforcer les équipes des deux sites de production nordistes, qui tournent désormais 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. "Le demande va certainement se réduire après le mois de décembre, reconnait Bertrand Letartre. Mais nous parions que les clients vont conserver les bonnes habitudes d'hygiène."