Paiement fractionné : le comparatif complet, de PayPal qui se lance à Alma qui décolle
Les acteurs du paiement fractionné sont en pleine forme. Encore plus depuis le début de la crise sanitaire, qui a vu l'e-commerce bondir. Plus d'un Français sur deux utilise ce moyen de paiement au moins une fois par an, selon une récente étude menée par Oney. Pour le marchand, le paiement en 3x ou 4x est synonyme d'augmentation des ventes, du panier moyen et de fidélisation des clients. On retrouve majoritairement ce moyen de paiement en ligne mais certains acteurs proposent aussi une version en magasin.
Aujourd'hui, les marchands de toute taille s'y mettent. Les plus gros se dirigent davantage vers les prestataires historiques que sont Banque Casino, Cetelem Cofidis et Franfinance. Tandis que les PME se tournent vers de plus jeunes acteurs comme les français Alma et Pledg et l'espagnol Pagantis. A partir de ce 30 juin, tous ont un choix supplémentaire : PayPal. Le géant américain a choisi la France pour lancer sa nouvelle solution de paiement en 4 fois, qui se distingue par plusieurs aspects.
PayPal se différencie en premier lieu en ne proposant aucune intégration pour le marchand. Tout se passe dans le wallet du géant américain. Concrètement, quand un internaute souhaite passer commande sur un site, il a le choix de payer par carte bancaire, par virement ou par PayPal. En cliquant sur le bouton PayPal, il peut alors choisir de payer au comptant ou en plusieurs fois. Chez ses concurrents, l'internaute est renvoyé vers une page externe brandée Oney, Alma ou encore Cofidis ou paie directement sur le site du e-commerçant (qui a intégré la solution de paiement à son site). Comme il n'y a aucune intégration, les 650 000 clients marchands français de PayPal proposeront "sans le savoir" la solution de paiement en 4 fois. En revanche, seuls 6 millions d'utilisateurs Paypal (sur 10 millions) auront accès à cette solution. "Ceux qui ont un certain historique de transactions PayPal", précise Francis Barel, directeur général de PayPal France.
Autre différenciation de PayPal : la tarification. Habituellement, le marchand a soit la possibilité de prendre en charge intégralement les frais soit de les partager avec le client (il opte majoritairement pour la première option). Chez PayPal, le client final paie forcément la note : 2,1% du montant de la transaction, avec un plafond à 20 euros. Le marchand se voit quant à lui facturer sa commission PayPal habituelle. "Le consommateur est prêt à payer des frais d'après une étude du marché que nous avons menée", assure Francis Barel.
Le paiement fractionné pour les petits marchands : Alma bien identifié, Pagantis à l'offensive
PayPal ne vient pas concurrencer les acteurs historiques qui n'acceptent que les grands comptes mais les start-up comme Alma et Pagantis qui ciblent principalement les PME (elles acceptent aussi certains grands groupes). Le premier, disponible depuis fin 2018, connaît une croissance intense puisqu'il a déjà convaincu "plusieurs milliers" de marchands tandis que le deuxième est en test avec plusieurs marchands depuis son arrivée en France fin 2019. "Comme on est un acteur étranger, nous préférons y aller progressivement", justifie Mohsen Dajani, en charge du développement de Pagantis en France. Un des leaders du secteur, le suédois Klarna, n'est toujours pas arrivé en France. Difficile d'en connaître la raison exacte mais l'absence de fichier positif (registre des crédits à la consommation) en France rend difficile le développement d'un score de crédit. De son côté PayPal a l'avantage d'avoir accès à l'historique de transactions des utilisateurs.
Innovation, fonctionnalités : Pledg le plus complet
Les acteurs du secteur ne proposent pas qu'un seul produit. Certains ont développé des services et fonctionnalités complémentaires comme le paiement en 3x 4x en magasin, le paiement différé ou encore le paiement au-delà de 4 fois. La start-up Pledg coche toutes les cases alors que Paypal se "contente" d'une seule solution. Le géant US a tout de même prévu de faire évoluer son produit et d'augmenter le montant maximal d'achat.
