Les autres phrases clés
Suppression de l'ISF : "Il y a quand même une limite aux excès"
Fiscalité : "La première chose sera de supprimer toute une série de privilèges fiscaux qui ont été établis par monsieur Sarkozy [...] Ca concerne plusieurs dizaines de milliards d'euros"
Tva sociale : "L'inflation pénalisera les plus pauvres"
Programme PS : "Redressement", "Sérieux", "Justice"
DSK : "Nous nous voyons régulièrement"
Afghanistan : "Nous n'avons rien à faire militairement en Afghanistan [...] Il faut que dans la concertation les troupes françaises se retirent d'Afghanistan. Et le plus tôt sera le mieux"
Accord G20 : "Madame Lagarde, c'est Madame Coué [...] C'est l'histoire du G20 raconté aux enfants"
Laurent Fabius
Formé au lycée Louis-le-Grand, à l'École normale supérieure, agrégé de lettres classiques, diplômé de Science-Po et comptant parmi les meilleurs de l'ENA (dans les trois premiers de la promotion François Rabelais, de 1971 à 1973), Laurent Fabius est un pur produit de la machine à fabriquer les élites. Souvent considéré comme un brillant économiste, il est attiré au PS par des proches de François Mitterrand en 1974 et devient son directeur de cabinet jusqu'à la victoire de 1981. Ministre du Budget, il est à l'origine de l'Impôt sur les grandes fortunes, l'ancêtre de l'ISF, avant de réformer un modèle économique encore très étatiste à partir de 1983, en tant que ministre de l'Industrie. Un chantier qui lui vaudra l'admiration de plusieurs patrons, mais aussi la rancœur d'une partie de la gauche. En 1984, à 37 ans, Laurent Fabius devient le plus jeune Premier ministre de l'histoire. Il doit s'atteler à un programme de rigueur et à une vague de privatisations qui sera longtemps reprochée à la gauche. Mais il joue aussi – chose rare pour un Premier ministre jusqu'alors – un rôle sur la scène internationale avec notamment le soutien de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud et de Solidarnosc en Pologne.
La défaite des législatives en 1986 inaugure une période plus instable pour le leader socialiste. Député sans discontinuer depuis son départ de Matignon et élu local en Normandie (il est aujourd'hui président de l'agglomération de Rouen), l'ancien Premier ministre va vivre des hauts (la présidence de l'Assemblé en 1988 et 1997, la direction du PS entre 1992 et 1993), mais aussi des bas (les européennes de 1989, l'affaire du sang-contaminé en 1991 pour laquelle il fût relaxé, la rivalité avec Lionel Jospin, le congrès de Rennes). Ce n'est qu'à la faveur d'un retour des "éléphants" au gouvernement qu'il rejoint Bercy en 2000. Pendant deux ans, la politique de ce ministre de l'Economie "libéral" fera jaser les plus orthodoxes.
En 2002, convaincu que le PS a perdu la présidentielle à cause de sa rupture avec le monde ouvrier, il opère un tournant idéologique à gauche qui le mènera à s'opposer au projet de constitution européenne en 2005 et à être exclu de la direction du PS. Après plusieurs alliances à la gauche du parti, il échoue à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007 et se rapproche progressivement de la majorité. Le "pacte de Marrakech" avec Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn en 2008 lui permet de revenir au centre de la machine socialiste au congrès de Reims. Depuis, il soutient la candidature de l'un ou de l'autre de ses partenaires, en déclarant lui-même qu'il ne sera pas candidat.
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