Pénibilité : échec des négociations, le gouvernement reprend la main

Le patronat a annoncé le 16 juillet l'échec des négociations avec les syndicats sur la prise en compte de la pénibilité au travail dans l'âge de départ à la retraite. Elles duraient depuis trois ans.

Les organisations syndicales demandaient à ce que les salariés ayant occupé des postes de travail pénibles (travail de nuit, répétitif, exposé au bruit intense ou aux vibrations, port de charges lourdes, manipulation de produits toxiques) puissent bénéficier d'un départ anticipé en retraite. Le patronat proposait que 10.000 personnes triées sur le volet (âgées d'au moins 58 ans, ayant travaillé 40 ans dont la majeure partie soumis à un facteur de pénibilité, ayant été soumis à trois facteurs de pénibilité pendant au mois dix ans) puissent être payées 60% de leur salaire pour un travail à mi-temps pendant les deux ou trois dernières années d'activité, les 40% restants étant à la charge de l'Etat. Toute entorse à ce principe étant considérée par son chef de file François-Xavier Clédat comme "la mise en place de nouveaux régimes spéciaux".

Ces négociations constituaient un volet de la réforme Fillon de 2003 sur les retraites, qui allonge la durée de cotisation nécessaire à l'obtention d'une pension pleine. Elles ne feront pas même l'objet d'un relevé de conclusion, en dépit du fait que les partenaires sociaux avaient abouti à plusieurs points d'accord sur la question de la prévention. Le gouvernement reprendra la main à la rentrée et s'appuiera sur un rapport du député UMP des Yvelines Jean-Frédéric Poisson, favorable aux positions du Medef.