Au retour de l’été, l’épineuse question des travailleurs saisonniers

Plagistes, serveurs, caissiers, animateurs …. Autant de saisonniers que vous pourrez croiser cet été. Selon le ministère du Travail, ils seraient environ 1,3 million par an, concentrés essentiellement dans les secteurs agricoles et touristiques.

Certains dénoncent l’utilisation abusive de ce type de contrat par les employeurs. En effet, le recours au contrat saisonnier, particulièrement flexible, permettrait ainsi de contourner la législation et éviter l’embauche, si onéreuse et peu flexible, en matière de contrat à durée indéterminée. De surcroît, ce type de contrat cumulerait tous les avantages pour les employeurs. Par exemple : absence d'échéance précise, pas de droit automatique à la prime de précarité, absence de période de carence entre deux embauches et un niveau de salaire dégradé semble-t-il. Cela n'empêche toutefois pas les personnes en recherche d'emploi d'envoyer des lettres de motivation pour un emploi saisonnier ou pour un job d'été.

En outre, rien n'interdit la conclusion de contrats successifs avec le même salarié que ce soit sur des postes différents ou sur le même poste. Le renouvellement de contrats à durée déterminée saisonniers est donc possible pendant de longues périodes.

Une nécessaire intervention

Les postulants pour ce type de contrat seraient de plus en plus nombreux et au profil de plus en plus disparate.

Leur point commun reste un quasi état de nécessité à trouver un emploi. Ces salariés sont donc contraints de plus en plus souvent d’accepter des conditions de travail abusives et qui, selon les syndicats, seraient de plus en plus dégradées, en termes de temps de travail, de rémunération notamment.

Ces derniers réclament donc un meilleur encadrement de cette forme d'emploi, au moyen notamment du versement systématique de la prime de précarité, de l’instauration de davantage de contrôles par l'inspection du travail, d’aides au logement et au transport et un accès facilité à la formation. 

Conscient de la situation, François Rebsamen, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, a affirmé que  "la situation des saisonniers fait l'objet d'une mobilisation des services du ministère sur leurs conditions de travail et de vie".

Il a d’ailleurs mis en place un groupe de travail interministériel devant former des propositions  à l'automne, et qui seront ensuite discutées avec les partenaires sociaux, ce  "en vue d'arriver à des solutions concrètes et opérationnelles".

Chacun y a intérêt. En premier lieu les salariés, mais aussi les entreprises, dont le chiffre d’affaires de l’année peut se jouer pendant la saison estivale.