Cet argument permet d'avoir une augmentation même quand on a eu une année difficile

Cet argument permet d'avoir une augmentation même quand on a eu une année difficile Un expert en évolution professionnelle donne ses conseils pour demander une augmentation, à l'aide de chiffres incontournables ou d'arguments plus subjectifs.

Les entretiens annuels approchent et pour bon nombre de salariés vient aussi le moment de demander une augmentation. Certains d'entre eux ont la chance d'avoir des chiffres assez évocateurs à mettre en avant, mais ce n'est pas le cas de tous. Jean-Pierre Lehu, directeur de France Dirigeants et coach-consultant en évolution professionnelle chez Orientaction, nous parle des arguments à avancer, que l'on ait fait ou pas une bonne année.

Avant de parler des arguments en eux-mêmes, il nous livre quelques conseils sur l'attitude à adopter. Pour lui, il est important d'exprimer clairement son besoin d'être augmenté, tout en se montrant ouvert aux besoins de l'employeur et en ayant en tête les contraintes de l'entreprise. L'idéal est donc de définir une stratégie comprenant non seulement une négociation sur le salaire fixe mais aussi sur les autres avantages de l'entreprises comme les primes, une voiture de fonction, des chèques CESU… Il faut être force de proposition pour que l'employeur puisse facilement trouver une solution.

Pour ce qui est des arguments à présenter, il y en a des chiffrables qui selon Jean-Pierre Lehu sont valables pour tous les types de poste : une augmentation du chiffre d'affaires, une réduction des coûts de l'entreprise, et une augmentation de la trésorerie (avec une meilleure gestion des retards de paiement). Si le salarié n'a pas accès à ces informations, si elles ne mettent pas en valeur ses efforts ou dans le but de compléter son argumentation, il peut aussi s'appuyer sur d'autres éléments. Il peut mettre en avant sa valeur ajoutée pour l'entreprise, parler de son investissement personnel, et aussi de sa capacité à incarner des valeurs importantes pour l'entreprise. Concrètement, il peut s'agir d'aborder la solidarité quand on a su accompagner des collègues à leur arrivée dans l'entreprise ou sur un nouveau projet ou encore l'innovation en rappelant les nouvelles idées que l'on a apportées dans l'année.

Par ailleurs, il est aussi possible d'aborder son salaire sur le marché si on estime être en dessous de ce qui se pratique. Dans ce cas, Jean-Pierre Lehu indique qu'il faut préciser ce que l'on compte apporter en plus à son poste dans l'année car pour lui une augmentation ne doit pas rattraper la contribution passée, l'employeur doit avoir l'impression de faire un bon investissement pour le futur.

Enfin, si des comparaisons avec le salaire pratiqué sur le marché peuvent être judicieuses (en tenant compte pour un même poste des années d'expérience, de la taille de l'entreprise, des différences de missions…), Jean-Pierre Lehu met en garde contre le fait de jalouser ses collègues et de se mettre en posture du candidat "prêt à partir au plus offrant". Selon lui, un employeur n'aura pas envie d'investir sur un salarié qui risque de quitter l'entreprise. Il conseille donc de réaffirmer son attachement à l'entreprise au cours de l'entretien annuel.