Si vous avez cet aliment dans votre frigo, alors vous êtes sans doute riche

Si vous avez cet aliment dans votre frigo, alors vous êtes sans doute riche Le contenu de nos assiettes en dit long sur nous. La preuve avec un rapport de l'Insee, publié le 27 février 2024, qui s'intéresse à l'évolution des consommations alimentaires des Français.

Le contenu de votre assiette en dit long sur votre porte-monnaie. C'est ce que constate un nouveau rapport de l'Insee, publié le 27 février 2024. Ce dernier s'intéresse à l'évolution des consommations alimentaires des Français entre 2009 et 2019. Il révèle des disparités marquées selon les revenus des ménages. 

Plutôt mer ou terre ? Côté protéines, en 2019 les 15% des ménages les plus riches, qualifiés "d'aisés", allouent une part plus importante de leur budget aux produits aquatiques (10% contre 8% en moyenne). De l'autre côté du spectre, les 15% des foyers les plus pauvres, dits "modestes", se distinguent avec une consommation plus élevée de produits laitiers et de pains et céréales (hors boulangerie), avec une part supérieure de 2,8 points à la moyenne. 

Et sur dix ans ? La structure du budget alimentaire des ménages dans le temps traduit également des tendances lourdes et contrastées selon les niveaux de revenus. Les ménages modestes, plus adeptes des produits sucrées, affectent une part croissante de leur budget aux pâtisseries (+60%) et aux pains (+41%). Alors que les biscottes et gâteaux secs sont de plus en plus prisées chez les ménages les plus aisés, ils sont délaissés par les petits budgets. Si les plus pauvres dépensent davantage dans les céréales, les plus riches se tournent de plus en plus vers une assiette végétale.

Le fait peu étonner mais c'est l'évolution la plus notable chez les ménages aisés. La part des fruits et légumes dans le budget alimentaire des riches a gagné trois points en dix ans pour atteindre 19%, principalement grâce aux fruits. Leur consommation de fruits exotiques a explosé de 38% entre 2009 et 2019, tandis que celle d'agrumes a progressé de 16%. À l'opposé, les ménages modestes ont particulièrement réduit leurs achats de fruits frais tempérés (-21%), tels que les abricots, les fraises, les poires et les pommes. 

Ces tendances, observées sur la dernière décennie, soulèvent des questions sur les facteurs socio-économiques qui influencent une alimentation équilibrée. Selon des données 2022 de la DREES, les personnes les plus précaires ont deux fois plus de diabète et de maladies du foie, l'obésité est également deux fois plus répandue chez les ouvriers. 

Le sociologue Jean-­Pierre Corbeau met en évidence une forme de revanche sociale pour les plus modestes. Quand on a peu de moyens, manger des aliments réconfortants et peu chers peut être une façon de se faire plaisir et d'oublier un quotidien difficile. Cela a malheureusement des conséquences néfastes sur la santé à long terme. Ce constat rappelle que l'alimentation n'est pas qu'une question de choix individuel, mais aussi de contraintes économiques et sociales.