Gilles Tanguy (L’Informé) "L'Informé entame sa deuxième année avec plusieurs milliers d'abonnés"

Le fondateur et directeur de la rédaction de L'Informé, média dédié à l'actualité économique, se montre très optimiste quant au développement du titre fondé il y a un peu plus d'un an.

JDN. Où en est L'Informé, un peu plus d'un an après son lancement ?

Gilles Tanguy, fondateur et directeur de la rédaction de L'Informé. © Clemence Dubois Photographie

Gilles Tanguy. Nous sommes en phase avec notre objectif d'atteindre entre 30 000 et 50 000 abonnés en cinq ans, ce qui nous permettra d'arriver à l'équilibre. Nous entamons notre deuxième année avec plusieurs milliers d'abonnés. Notre croissance s'accélère : chaque mois, nous observons un gain net d'abonnés supérieur à celui du mois précédent. Une dynamique qui est cohérente avec l'évolution de nos audiences. Nous avons 16 salariés, dont 15 journalistes et un chargé de marketing.

Quels sont vos principaux canaux d'acquisition ?

Nous privilégions les canaux organiques. Dès le départ, nous avons fait le pari qu'il était possible de capter une forte audience en référencement naturel, via Google notamment. C'est ce qui nous permet d'exposer massivement notre paywall tous les jours à des dizaines de milliers de personnes. Nous sommes à environ 400 000 visiteurs uniques et 800 000 pages vues par mois. Ce n'est certes par grand-chose comparé à un site comme capital.fr mais c'est beaucoup pour un site neuf qui ne traite que de l'économie. Quand nous nous comparons à des sites comme Arrêt sur images, Les Jours, L'Opinion ou La Lettre, qui comptent plusieurs années de référencement sur Google, L'Informé se place plutôt très bien. En quelques mois seulement, nous sommes parvenus soit à nous en approcher, soit à atteindre voire à dépasser leur niveau pour certains. Une petite partie de ces visiteurs finissent par s'abonner. Notre paywall est présent sur tous nos articles.

Ce qui contribue massivement à la hausse de notre audience ce sont aussi les reprises d'articles et par conséquent les backlinks chez nos confrères. Cela est possible grâce au fait que nous sortons uniquement des informations exclusives. Les backlinks ont un poids important dans le ranking de l'algorithme de Google. A noter aussi que 67 000 personnes nous suivent sur tous les réseaux sociaux, les plus grosses communautés se trouvant sur TikTok et Twitter.

La presse se plaint des changements d'algorithme chez Google et beaucoup de médias craignent l'impact de l'arrivée de l'IA générative dans les résultats de recherche. Qu'en pensez-vous ?

Comme nous sommes partis de zéro, nous avons très vite progressé et j'estime que nos niveaux de référencement sont très positifs. Il faut savoir d'ailleurs que nos quelques essais d'achat de publicités, notamment sur les réseaux sociaux, n'ont pas vraiment bien marché. Nous privilégions vraiment les canaux naturels et nous sommes très optimistes sur les évolutions futures du référencement avec l'IA, qui prendra de plus en plus d'importance dans l'affichage des résultats. Si elle est bien faite, l'IA valorisera les contenus premium et les contenus d'origine. Comme nous ne publions que des informations exclusives, quand l'internaute posera une question en lien avec l'information que nous avons publiée, en toute logique c'est L'Informé qui apparaîtra en premier, voire même seul, en complément de l'explication donnée par l'IA. Alors qu'aujourd'hui, quand de grands médias reprennent une information de L'Informé, ils passent souvent avant nous dans les résultats de recherche.

Nos premiers tests sont assez encourageants. Prenons l'exemple d'une requête sur la fortune de Cyril Hanouna, information exclusive que nous avons été les premiers à publier il y a quelques mois, reprise par énormément de confrères. Si vous faites cette requête sur un moteur de recherche traditionnel, L'Informé n'arrive pas en premier, loin de là. Avec l'IA, c'est notre source qui apparaîtra en premier, certes en petit et en complément de la réponse donnée par l'IA, qui elle sera valorisée par le moteur de recherche. Mais il est beaucoup plus préférable d'être le seul éditeur qui s'affiche tout en haut de la requête même en marge de la réponse du moteur de recherche.

La vidéo est-elle un levier important dans votre stratégie d'acquisition ?

Oui, la vidéo nous aide à renforcer notre notoriété. Nous avons franchi le cap des 10 millions de vidéos vues en cumulé depuis notre création le 21 octobre 2022. Nos vidéos sont proposées gratuitement sur les réseaux sociaux. Elles résument nos enquêtes tout en donnant envie aux gens d'aller en savoir plus sur notre site. Cela participe à la croissance de notre audience.

Gardez-vous le cap de votre positionnement éditorial et du choix de l'absence de publicité ?

Oui. L'Informé est un média économique 100% scoop, factuel, rigoureux, libre, intégralement payant et sans publicité. Le seul exercice de monétisation dont nous bénéficions vient de Snapchat, parce que ce réseau social partage avec les créateurs de contenus une partie des revenus qu'il dégage.

Nous publions de quatre à cinq informations exclusives sur l'économie chaque jour. Nous nous adressons à tout le monde, aussi bien aux salariés de chaque secteur d'activité, qui auront accès à des informations BtoB les concernant, qu'au public en général qui s'intéresse à la vie des entreprises et à l'actualité business de personnalités, comme Nagui, Stéphane Plaza, Cyril Hanouna ou Vincent Bolloré par exemple. Nous sommes par conséquent en concurrence à la fois avec des médias comme La Lettre, Contexte ou Politico mais aussi avec Le Parisien, Les Echos, Mediapart, L'Obs ou Le Canard Enchaîné, bref avec tous les médias qui font de l'exclu.

Comparé aux médias BtoB que vous avez cités vous êtes beaucoup moins chers…

Oui c'est vrai, c'est beaucoup moins cher, mais nous pensons que c'est le bon positionnement tarifaire pour convaincre un maximum d'entreprises de nous rejoindre. Notre abonnement dédié aux entreprises, qui comprend cinq comptes individuels minimum, démarre à 449,00 euros par an (il est de 99,99 euros par an pour les particuliers, ndlr.).