Martin Toulemonde (Sparkling Partners) "Tech For Retail est un excellent moyen pour les acteurs d'opérer concrètement la digitalisation de leur business"

Le co-fondateur du startup studio et membre du genius board du salon Tech for Retail dont le JDN est partenaire, évoque les dernières tendances et actualités du secteur qui seront à l'honneur les 30 novembre et 1er décembre 2021.

JDN. En tant que membre du genius board de Tech for Retail, qu'attendez-vous de votre participation à la première édition du salon (30 novembre et 1er décembre au Paris Event Center)  et sur quels points comptez-vous aider les acteurs du secteur ?

Martin Toulemonde, co-fondateur de Sparkling Partners et inventeur du drive alimentaire grâce à Chronodrive. © Sparkling Partners

Martin Toulemonde. Notre objectif est avant tout d'évangéliser sur l'approche start-up studio qui n'est pas encore très connue en France et qui peut véritablement aider les entreprises dans leur transformation digitale. Cette aide peut prendre deux formes. Tout d'abord classique, via des prestations opérées par certaines de nos structures. Depuis sa création en 2014, Sparkling Partners est très proche des problématiques du retail et certaines de nos start-up apportent des solutions concrètes pour accompagner les retailers dans leur transformation. Le soutien d'un startup studio peut également se concrétiser via la création d'une startup innovante sur un nouveau produit ou un nouveau service en parallèle du cœur de business de l'entreprise. Par conséquent, le retailer est à la fois en capacité d'innover et d'entreprendre. 

D'après vous, dans quelle mesure le salon Tech for Retail répond aux enjeux actuels du secteur ?

Ce salon apparaît au meilleur moment car la digitalisation du retail connait une accélération sans précédent avec la pandémie que nous venons de vivre et qui est loin d'être terminée. De fait, il est essentiel que les managers du retail soient bien outillés afin de gérer cette transformation. Ils ne doivent pas uniquement faire de la veille mais bel et bien connaître en profondeur les nouveaux possibles qu'ouvre le digital. Ils doivent manipuler les nouveaux outils, tester les nouvelles plateformes et bien appréhender ce que cela implique en termes d'organisation, de savoir-faire et de process. Tech For Retail est un excellent moyen pour eux d'aborder ces changements, de s'initier, de découvrir de nouveaux partenaires potentiels et du coup d'opérer concrètement la digitalisation.

Quelles sont les dernières innovations structurantes dans le retail qui méritent l'intérêt des professionnels ?

Le retail est en révolution permanente depuis sa création. Pour autant, ces dernières années, voire ces derniers mois, ont vu l'émergence de nouveaux concepts et/ou de nouveaux dispositifs très intéressants. Dans le non-alimentaire, j'observe beaucoup de potentiel dans l'exploitation de la 3D. Que cela soit pour mettre en avant un produit ou pour fournir de nouvelles expériences d'achat et de personnalisation, la 3D et ses exploitations en réalité immersive vont bouleverser à moyen-long terme le commerce. Nous n'en sommes qu'au tout début et les annonces de Zuckerberg et Nadella sur le metaverse vont sans doute permettre aux derniers sceptiques de changer d'avis. Autre exemple, les nouveaux dispositifs de paiement vont progressivement apporter une expérience d'achat simplifiée, plus rapide et sans friction. Les magasins sans caisse vont se multiplier donnant aux personnels en magasin plus de latitude pour conseiller et accompagner les clients. Dans le retail alimentaire, la révolution du dernier kilomètre continue de faire des vagues.

Justement, en 2002, vous avez cofondé le drive alimentaire Chronodrive. Quelles évolutions anticipez-vous dans les années à venir entre le magasin, le drive, la livraison classique et le quick commerce ?

La praticité, le temps, la largeur de gamme et le prix sont les quatre moteurs du commerce alimentaire. La France a une place un peu à part dans l'évolution du retail alimentaire car le drive occupe une place considérable qui n'est pas comparable avec les autres pays notamment, et surtout en province. On estime la part du drive à 10% des 100 milliards dépensés chaque année dans l'alimentaire. De fait, l'importation de certains modèles n'est pas forcément pertinente. Ainsi, les e-commerçants parisiens qui s'imaginent extrapoler leur modèle dans les zones semi-urbaines de province éprouveront quelques difficultés à se confronter au drive qui est très bien implanté. En centre-ville, c'est différent. Le quick commerce est concurrencé par le drive piéton mais ce dernier peine à trouver sa rentabilité. Le commerce de proximité est de son côté en pleine révision de son modèle. Bref, rien n'est encore vraiment joué et la bataille ne fait que commencer. D'autant que les thématiques écologiques ne sont pas encore traitées par les offres actuelles.

Diplômé de l'ESSCA d'Angers, Martin Toulemonde débute sa carrière au sein de Bonduelle. Il conçoit ensuite Chronodrive qu'il revend à Auchan en 2013. Il co-fonde ensuite le startup studio Sparkling Partners. Depuis son lancement, la structure a créé une vingtaine d'entreprises dans différents domaines d'activités : retail, agriculture, agro-alimentaire, santé connectée, IoT, marketing digital ou encore DNVB.