Broker de cloud, l'aiguilleur de nuages

Broker de cloud, l'aiguilleur de nuages Les offres de cloud ne cessent de s'enrichir, et leurs tarifs se complexifier. Des courtiers aident à faire les bons choix et donnent la possibilité d'utiliser plusieurs fournisseurs en parallèle.

Comment se retrouver dans la complexité tarifaire des offres de cloud ? Quel prestataire choisir en fonction de tel ou tel cas d'usage ? Comment intégrer les services de cloud public retenus au sein du système d'information ? C'est à ces questions que tentent de répondre les solutions de broker de cloud ou de Cloud Management Platform (CMP). Dans un monde de plus en plus hybride, elles assurent un rôle d'intermédiaire, entre l'offre et la demande, puis se chargent d'intégrer et d'orchestrer les services cloud choisis.

Une analyse fine des catalogues de services cloud chez Devoteam

"Les DSI subissent beaucoup de pression de la part des métiers et de leur direction générale pour aller vers le cloud public. Le shadow IT se développe alors que l'offre n'est pas toujours mâture ou sécure", constate Pascal Deshayes, directeur de l'unité offre cloud chez Devoteam. "Les brokers de cloud ont pour but de les conseiller sur le meilleur service en termes de coût et de performance pour un besoin applicatif donné. Pour ce faire, ils mettent en œuvre un process d'analyse fine des catalogues de services cloud et des retours d'expérience disponibles."

Devoteam fait partie des rares SSII françaises à avoir développé une offre de broker de cloud. Elle a noué pour cela des partenariats avec VMware et Red Hat côté cloud privé, et Google, Amazon et Microsoft côté cloud public.

AWS, Azure et OVH réunis par Linkbynet

Linkbynet a, elle, a conçu une plateforme de brokering de cloud qui automatise l'aiguillage entre les différentes offres du marché. Sa solution, Selfdeploy, se présente comme un portail multi-cloud. Depuis la même interface, l'utilisateur peut provisionner des environnements IaaS ou PaaS sur Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure ou sur le cloud d'OVH sans avoir à passer par les consoles des différents fournisseurs. Selfdeploy supporte aussi OpenStack, rendant l'hybridation possible avec un cloud privé.

Pascal Deshayes est directeur de l'unité offre cloud chez Devoteam © Devoteam

L'approche de Selfdeploy vise, là encore, à redonner la main à la DSI, quelque peu court-circuitée avec l'essor du cloud. En proposant un catalogue de services cloud tout en assurant leur sécurisation et leur interaction avec les applications internes, l'offre de Linkbynet se positionne comme un ITaaS (pour IT as a Service). Dans cette logique, elle fournit une vision en temps réel de la consommation des services (en termes de VM, CPU, RAM, coûts...) par les départements de l'entreprise.

"L'accessibilité aux clouds publics est aussi rapide que si le métier contractualisait en direct, à la différence près que la DSI garde le contrôle", insiste Sébastien Moriceau, DSI de Linkbynet. "Elle peut appliquer sa politique de sécurité, refacturer aux métiers, voire leur imposer des quotas en bloquant, par exemple, la création de nouvelles VM une fois franchi un certain niveau de consommation ou de budget".

Pour aller au-delà des 99,9 % de disponibilité

Le broker de Linkbynet facilite, par ailleurs, l'orchestration du dialogue entre clouds. Manuel ou automatisé, l'aiguillage permet par exemple, avec l'auto-dimensionnement, de gérer le coût et l'activation des VM en fonction des pics d'activité, à la hausse comme à la baisse. A cela venant s'ajouter des services complémentaires comme la gestion du back-up ou la supervision. "En montant une architecture géo-redondante, le taux de disponibilité peut également aller au-delà des 99,9 % que garantissent les offreurs de cloud", ajoute-t-on chez Linkbynet.

Englober aussi des applications SaaS

Si le client fournit généralement ses propres "clés de provider", l'offre de Linkbynet peut, elle, donner aussi un accès temporaire pour tester, le temps d'un proof of concept, un service Azure sans avoir à s'engager. Multidevises, la console s'affranchit, enfin, de la barrière de la langue. Pratique quand il s'agit de contracter avec le fournisseur de cloud chinois Aliyun, filiale d'Alibaba, dont la console est en mandarin.

Pour la suite, Linkbynet qui revendique comme clients de sa solution, Sage, Saint-Gobain, Sapient ou Verallia, entend aller au-delà d'un catalogue de services en IaaS ou PaaS. Le Français a noué des partenariats avec CloudScreener, comparateur de services cloud, mais aussi avec AppDynamics et Dynatrace pour le monitoring de performance. L'étape suivante passera par l'intégration dans sa plateforme de solutions SaaS. Une marketplace a été montée dans ce sens à destination des éditeurs tiers. Des discussions sont déjà en cours.

IBM : une offre qui s'ouvre à la concurrence

Dernier type d'acteur positionné dans le courtage de services cloud : IBM. Prestataire cloud lui-même (avec SoftLayer et Bluemix), Big Blue propose via sa plateforme Brokerage Solutions de s'abonner aux services de ses concurrents AWS ou Azure. Son comparateur d'offres, cloudMatrix, est issu du rachat fin 2015 de Gravitant, un spécialiste de l'orchestration multi-cloud.

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