Les intranets mûrissent à l'ombre du Web 2.0 "La widgétisation permet d'injecter des référentiels communautaires dans les intranets"

Sur quels piliers un intranet 2.0 digne de ce nom doit-il reposer ?

Il existe deux dimensions auxquels les intranets 2.0 se rattachent. La première, technologique, est liée à la mise en place d'interfaces riches permettant une meilleure interactivité et ergonomie. La seconde, sociale et participative, consiste pour sa part à impliquer davantage les collaborateurs dans le processus d'élaboration de l'information mise à disposition, et à favoriser le développement de communautés transverses à la hiérarchie de l'entreprise.

Les entreprises peuvent choisir d'avancer sur l'un des deux axes, ou sur les deux à la fois. Il faut noter que sur l'aspect lié aux interfaces, les entreprises restent toutefois largement dépendantes des infrastructures de portails intranet ou de gestion de contenu déjà mises en place, qui ont plus ou moins pris le virage du 2.0. Cela peut pousser les entreprises à créer sans contraintes des sites satellites, mais qui ne vont pas toujours dans la démarche de rationalisation des DSI.

Quelles technologies et fonctionnalités mettre en œuvre ?

La mise en œuvre d'interfaces riches de type Flash ou Silverlight reste aujourd'hui conditionnée par la capacité du parc machines utilisateurs à supporter ces technologies, ce qui ne va pas sans poser de problèmes quand le parc machine est ancien. Mais cette contrainte disparaît néanmoins peu à peu.

Sur l'axe communautaire il faut penser à combiner la mise en place d'outils, souvent désignés en tant que social software, tel que des blogs, wikis ou plate-formes communautaires,avec de l'accompagnement.

"Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est la simplicité d'utilisation"

Car encore une fois l'outil ne reste qu'un moyen. Il y a donc beaucoup à prendre de pratiques déjà mises en œuvre dans des démarches de Knowledge Management : projets pilotes, impulsion et sponsoring par le top management, allocation des ressources qui dépassent le cadre du volontariat, animation par des leaders d'opinion...

Ce qu'il faut garder à l'esprit dans tous les cas, c'est que la simplicité d'utilisation est fondamentale. Le collaborateur doit pouvoir partager billets de blog, slideshows façon Slideshare, vidéos façon YouTube, photos façon Flickr, et créer des communautés aussi facilement que sur Facebook.

Est-il plus simple de partir d'un existant ou de tout remettre à plat pour entrer dans l'ère de l'intranet 2.0 ?

Les nouvelles générations de portail comme Sharepoint disposent maintenant d'outils de type blog et wikis.

Les entreprises qui n'ont pas encore d'intranet sont rares. Il faut donc souvent composer avec, l'existant étant si lourd qu'il n'est pas possible de faire table rase du passé. C'est une contrainte forte, d'autant que les outils en place sont généralement très structurants.

Fort heureusement, les nouvelles générations de portail comme Sharepoint par exemple, disposent maintenant d'outils de type blog et wikis. L'ergonomie reste cependant souvent éloignée des plateformes grand public, ce qui peut perturber les utilisateurs. Pour tout ce qui est lié au communautaire, notamment dès qu'il s'agit de partager de l'image ou de la vidéo, la mise en place d'une plate-forme reproduisant l'ergonomie à laquelle sont habitués les utilisateurs à l'extérieur de l'entreprise est souvent incontournable.

La plate-forme doit dans ce cas être reconnectée à l'annuaire de l'entreprise. La widgetisation de ces plateformes, c'est-à-dire la capacité à déporter des lecteurs vidéos ou photos ou encore de slides sur des sites tiers, permet d'injecter des éléments des référentiels communautaires dans les sites intranet existants. Ce qui est fondamental pour que le mariage entre l'intranet 1.0 et l'intranet 2.0 prenne.