Jean-Christophe Pitié (Microsoft) "Les Google Apps ne respectent pas les formats Word ou Excel"

Qu'est-ce qui différencient les Google Apps de vos Office Web Apps ?

Il y a deux choses par rapport aux Google Apps. La première c'est le choix. Nous allons laisser le choix aux utilisateurs ou aux DSI de faire cohabiter une suite bureautique en ligne et en client lourd, pour un même coût. C'est une offre complémentaire et non restrictive.

Ensuite, on observe qu'avec les Google Apps, il y a de la perte de fidélité lorsque l'on ouvre des documents Word ou Excel. Que ce soient les colonnes ou la mise en page, ce n'est pas pareil et on doit apporter des retouches souvent longues et fastidieuses aux documents. Avec les Office Web Apps, le document Office est bien 100% fidèle à l'original.

"La différence ne se fait pas seulement en termes de prix et de services, mais aussi dans la capacité à s'intégrer à l'existant"

Et par rapport aux offres des pure players comme Zoho ?

Cette suite bureautique est un très bel outil mais je ne vois pas son usage sorti de l'ornière du grand public ou des TPE ou PME. En revanche, je pense que les plus grandes entreprises middle-market et grands comptes continueront à se tourner vers des grands acteurs comme Microsoft ou IBM.

La différence ne se fait pas seulement en termes de prix et de services, mais aussi dans la capacité à s'intégrer à l'existant et sur le plan de la relation de confiance historique qui s'est tissée au fil du temps avec le fournisseur. Les entreprises n'aiment guère l'improvisation.

Ce n'est pas un hasard si certains de nos clients comme le Crédit Immobilier de France pour ne citer que lui, à pointer du doigt les Google Apps en argumentant qu'elles n'étaient pas encore assez mûres pour l'entreprise.

Comment comptez-vous réagir si vos clients veulent se tourner vers les Google Apps ou Zoho ?

Je vais vous répondre en faisant une analogie avec ce qui s'est passé avec Outlook Web Access. Depuis 10 ans, les entreprises ont le choix d'installer Outlook ou bien de recourir à la version hébergée de cette solution de messagerie. Aujourd'hui, 10% seulement utilisent la version Web, 60% recourent à Outlook classique, et 30% ont un usage mixte.

Et la tendance n'est pas en train de s'inverser ce qui valide bien notre stratégie de complémentarité entre les logiciels client lourd et en mode Web. Notre volonté, c'est de laisser le choix au client final et de ne pas imposer d'usage.