Où va SAP ? Les revenus trébuchent, le top management chute

La première place obtenue par SAP dans le dernier palmarès Truffle 100 des plus grands éditeurs européen a aujourd'hui un goût amer. Car l'ambiance n'est assurément pas à la fête au sein du top management de l'éditeur de PGI (Progiciels de Gestion Intégrée) allemand.

Après l'annonce de résultats annuels pour 2009 en recul, tant du côté du chiffre d'affaires (-8% à 10,67 milliards d'euros) que du résultat net (-4% à 1,79 milliard d'euros), le conseil de surveillance de SAP a décidé de frapper un grand coup début février.

L'éviction de Léo Apotheker cristallise à elle seule les difficultés rencontrées par SAP

En début de mois, il a ainsi annoncé qu'il ne renouvellerait pas les mandats de Léo Apotheker et de Erwin Gunst, respectivement P-DG et directeur exécutif des opérations, comme initialement prévu en 2009. Pour remplacer Léo Apotheker, SAP a misé sur une direction bicéphale incarnée par Bill McDermott, directeur marketing groupe et Jim Hagemann Snabe, directeur du développement.

Ces évictions cristallisent les difficultés que traverse actuellement l'éditeur allemand. Avec, parmi les principales : un retard à l'allumage de l'offre ERP en mode SaaS Business ByDesign, une tension concurrentielle exacerbée sur le segment de marché applicatif, le passage en force mal vécu par les clients à l'Enterprise Support. Sans compter la crise économique bien sûr,  qui a contraint SAP début 2009 à pousser vers la sortie 3 000 employés, soit 6% de sa masse salariale.   

Un malheur n'arrivant jamais seul, l'éditeur de progiciel allemand a reçu dans la foulée un nouvel électrochoc avec la démission surprise de John Schwartz. Cet ancien homme fort de Business Objectifs avait rejoint SAP en mars 2008 et avait été propulsé membre exécutif du comité de direction.